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L'opposition burundaise décide d'aller dialoguer en Tanzanie, le gouvernement boycotte


Le chef de file de l'opposition burundaise Cnared, Leonard Nyangoma.
Le chef de file de l'opposition burundaise Cnared, Leonard Nyangoma.

Le Cnared, plateforme regroupant la quasi-totalité de l'opposition burundaise intérieure et en exil, a annoncé mercredi qu'il participerait finalement à une nouvelle session du dialogue interburundais qui s'ouvre jeudi à Arusha (Tanzanie). Cependant, le gouvernement a annoncé mercredi dans la soirée qu'il n'enverra pas de délégués.

"Le Cnared a noté une évolution positive de la facilitation (médiation) dans l'organisation des négociations de paix au Burundi. Il a donc décidé de répondre à son invitation jeudi, pour aller faire prévaloir ses droits", a déclaré à l'AFP son porte-parole, Pancrace Cimpaye.

Le Cnared avait dans un premier temps annoncé qu'il ne participerait pas à cette session. "C'était une erreur de communication de la part d'un de nos responsables (...) Car le Cnared a noté une inflexion positive dans la position du facilitateur", a expliqué M. Cimpaye.

La plateforme d'opposition avait récusé le facilitateur du dialogue, l'ancien président tanzanien Benjamin Mkapa, après que ce dernier eut déclaré en décembre qu'il était inutile de continuer à contester la "légitimité" de la réélection du président burundais Pierre Nkurunziza.

Mais la décision de M. Mkapa d'inviter jeudi de grandes figures du Cnared et d'anciens dirigeants du parti au pouvoir qui ont fui le Burundi après s'être opposés à M. Nkurunziza, a changé la donne.

La présence du Cnared à Arusha ne signifie pas pour autant que le dialogue avec le gouvernement aura lieu. Bujumbura a toujours refusé de négocier avec ce mouvement malgré les pressions et les sanctions de la communauté internationale.

"Le Cnared est une organisation non reconnue par la loi burundaise et qui renferme en son sein des individus recherchés par la justice burundaise", avait d'ailleurs répété mardi à l'AFP Willy Nyamitwe, responsable de la communication présidentielle.

Mercredi soir, le porte-parole du gouvernement a répété les mêmes raisons dans un communiqué. Bujumbura s'insurge contre la présence du Conseiller Spécial du Secrétaire de l'ONU M. Jamal Benomar que les autorités burundaises ont récusé. "Il ne garanti pas la sérénité des travaux de cette session", précise le communiqué reçu par VOA Afrique. En conséquence, "le gouvernement du Burundi a décidé de ne pas envoyer de délégués à Arusha", a-t-il indiqué.

Le Burundi est plongé dans une grave crise depuis la candidature en avril 2015 de Pierre Nkurunziza à un troisième mandat controversé et son élection en juillet de la même année. Les violences ont fait plus de 500 morts et poussé plus de 300.000 personnes à quitter le pays.

Avec AFP

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