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L’ONU se rétracte des affirmations sur la prostitution infantile au Japon


Une manifestation au Sud-Corée dénonçant des abus présumés par des Japonais durant la guerre, Seoul, 7 mars 2007. (AP Photo/Ahn Young-joon)
Une manifestation au Sud-Corée dénonçant des abus présumés par des Japonais durant la guerre, Seoul, 7 mars 2007. (AP Photo/Ahn Young-joon)

Le ministère des Affaires étrangères japonais avait vivement protesté contre des affirmations d'une représentante onusienne selon lesquelles 13% des écolières japonaises acceptaient des rendez-vous rémunérés pouvant comprendre une relation sexuelle.

Tokyo a affirmé que les Nations unies que l’ONU avait accepté de revenir sur ces affirmations.

Le ministère des Affaires étrangères avait vivement protesté contre ces propos les qualifiant d'"inappropriés et extrêmement regrettables".

Il est "inacceptable" que la représentante des Nations unies ait cité "des informations non fiables" sans source, avait indiqué le ministère dans un communiqué diffusé lundi soir.

En octobre, Maud de Boer-Buquicchio, rapporteur spécial de l'ONU sur le trafic d'enfants, la prostitution infantile et la pornographie impliquant des mineurs avait abordé la pratique de l'"enjo kosai" par laquelle des adolescentes accompagnent des hommes le temps d'une sortie contre rémunération.

"Quelque 13% des écolières japonaises s'adonnent à ce genre d'activité, qui sans doute commence de façon relativement innocente", avait-elle dit.

Elle a adressé mercredi une lettre à la mission permanente du Japon auprès des organisations internationales à Genève, a déclaré le porte-parole du gouvernement japonais Yoshihide Suga.

"La lettre dit qu'après réexamen, il n'existait pas de données officielles et récentes permettant de justifier le chiffre de 13%. La lettre explique qu'il n'y avait aucun projet d'utiliser ce pourcentage à l'avenir et qu'il ne serait pas mentionné dans le rapport soumis au Conseil des droits de l'Homme de l'Onu", a ajouté M. Suga.

"Nous considérons cette explication comme une rétractation de fait des propos sur le chiffre de 13%. Le gouvernement japonais va continuer de leur demander de rédiger un rapport fondé sur des données objectives", a-t-il poursuivi.

Le Haut-commissaire des Nations unies pour les droits de l'Homme à Genève n'a pas souhaité confirmer ces propos. "Veuillez noter que (...) le rapporteur spécial ne fera pas d'autres commentaires sur cette question avant la présentation en mars 2016 de son rapport complet et détaillé sur sa visite au Japon", a fait savoir une porte-parole dans une brève déclaration transmise à l'AFP.

Cette querelle met en lumière un phénomène apparu dans les années 1990 au Japon, pays où les jeunes filles sont souvent représentées dans les médias de façon sexuellement très suggestive.

Par l'"enjo kosai", des hommes rémunèrent des adolescentes pour une sortie qui peut conduire à une relation sexuelle, tandis que l'expression "JK", abréviation japonaise de "lycéenne", fait référence à des opérations plus organisées au cours desquelles des lycéennes peuvent faire des massages, s'allonger près d'un homme ou faire une promenade à pied avec lui.

Avec AFP

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