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L'ONU dénonce le peu d'appétence du gouvernement sud-soudanais pour une solution


Les Casques bleus rwandais arrivent à Juba, au Soudan du Sud, le 8 août 2017.
Les Casques bleus rwandais arrivent à Juba, au Soudan du Sud, le 8 août 2017.

Le gouvernement du Soudan du Sud a montré peu d'appétence pour une nouvelle initiative de paix régionale, décrite par Washington comme une dernière chance d'en finir avec la guerre, a déclaré mardi le secrétaire général adjoint pour les opérations de paix, Jean-Pierre Lacroix.

"La réponse du gouvernement a été tiède", a déploré devant le Conseil de sécurité ce responsable, en évoquant un "forum de revitalisation" de l'accord de paix de 2015 initié par sept pays de la région sous la direction de l'Ethiopie.

Ce groupe a récemment rencontré le président sud-soudanais Salva Kiir et en Afrique du Sud le dirigeant rebelle exilé Riek Machar. Ce dernier ainsi que d'autres dirigeants de l'opposition ont aussi affirmé "un soutien prudent" à l'initiative, a indiqué Jean-Pierre Lacroix.

"Le conflit au Soudan du Sud est un conflit créé par l'homme et ce sont les dirigeants du Soudan du Sud qui en ont la responsabilité", a-t-il aussi dit en réclamant "une véritable volonté politique afin de mettre fin aux opérations militaires" et "aboutir à une paix pérenne dans le pays".

Le Soudan du Sud est plongé depuis décembre 2013 dans une guerre civile qui a fait des dizaines de milliers de morts, alimentée par une rivalité entre le président Salva Kiir et son ancien vice-président Riek Machar. Le conflit a éclaté seulement deux ans et demi après l'indépendance du pays acquise en juillet 2011 grâce au soutien des Etats-Unis.

L'ambassadrice américaine à l'ONU, Nikki Haley, doit se rendre prochainement à Juba pour faire pression sur les belligérants.

Jean-Pierre Lacroix a aussi dénoncé la poursuite des entraves à l'aide humanitaire apportée par la mission de l'ONU Minuss, qui compte quelque 13.400 membres, incluant Casques bleus, policiers et civils.

"Sans réduction du conflit et sans amélioration des accès, les indicateurs humanitaires risquent de se détériorer davantage", a averti Jean-Pierre Lacroix. "Plus de deux millions de personnes ont fui depuis le début du conflit en 2013. Plus d'un million de personnes se trouvent désormais en Ouganda" et "d'autres ont quitté récemment le pays pour se rendre en Ethiopie et au Soudan. De plus, 1,9 million de personnes sont déplacés internes", a-t-il détaillé.

"Avec le retour de la saison sèche d'ici la fin de l'année, les mouvements de population, en particulier les flux de réfugiés, risquent de s'accélérer de nouveau", alors que "tout retour important de réfugiés, ou de déplacés internes reste peu probable", selon lui.

Le nombre de personnes au Soudan du Sud ayant besoin d'aide est estimé à 7,6 millions par l'ONU.

Avec AFP

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