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L'ONU dénonce les tueries de civils à Ménaka au Mali


Cyclists ride down Champs Elysees with the pack during the twenty-first and last stage of the Tour de France cycling race over 122 kilometers (75.8 miles), from Mantes-la-Jolie to Paris, France.
Cyclists ride down Champs Elysees with the pack during the twenty-first and last stage of the Tour de France cycling race over 122 kilometers (75.8 miles), from Mantes-la-Jolie to Paris, France.

La Mission de l'ONU au Mali dénonce les violences contre les civils dans la région de Ménaka, près de la frontière nigérienne, après de récentes attaques ayant fait plus de 40 morts.

La Minusma s'affirme "très préoccupée par la montée de la violence dans la région de Menaka (nord-est) et de ses conséquences sur la protection des civils", dans un communiqué publié lundi soir.

"Entre le 26 et 27 avril 2018, deux attaques armées ont été rapportées contre les campements d’Aklaz et d’Awakassa, dans la région de Menaka. Au moins 47 personnes auraient été tuées et 2 auraient été blessées", affirme t-elle.

Les circonstances de ces attaques ne sont "pas encore déterminées" mais des informations "indiquent qu'au moins dans le campement d’Awakassa, les personnes auraient été tuées en dehors d'une situation de combat", poursuit la Minusma dans son communiqué.

"Les attaques délibérées contre des civils qui ne prennent pas directement part aux hostilités peuvent être considérés comme crimes de guerre", a déclaré Mahamat Saleh Annadif, chef de la Minusma.

La force française Barkhane a également "condamné" mardi les "actes terroristes" commis "à l'encontre de familles civiles" dans les campements d'Aklaz et d'Awakassa, dans un communiqué qui donne le même bilan que la Minusma.

Les auteurs de ces "exactions" appartiennent "vraisemblablement à l'Etat islamique dans le Grand Sahara" (EIGS), selon Barkhane.

Le groupe EIGS, basé à la frontière entre le Mali et le Burkina Faso, est dirigé par Adnane Abou Walid Sahraoui, un transfuge d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui a aussi co-dirigé le Mouvement pour l’unicité du Djihad en Afrique de l’ouest (Mujao), un groupe islamiste malien.

Ces tueries se sont produites dans une zone où des jihadistes ayant prêté allégeance au groupe Etat islamique (EI) ont récemment subi de lourdes pertes face à la force française Barkhane et à l'armée malienne, souvent appuyées par deux groupes armés principalement touareg, le Groupe d'autodéfense touareg Imghad et alliés (Gatia, pro-Bamako), et le Mouvement pour le salut de l'Azawad (MSA, issu de l'ex-rébellion).

>> Lire aussi : Des dizaines de civils touareg tués à la frontière nigérienne au Mali

La Minusma avait par ailleurs indiqué le 12 avril avoir reçu des informations faisant état notamment "d'exécutions sommaires d'au moins 95 personnes" lors d'opérations antijihadistes menées dans la région de Menaka depuis février "par une coalition de groupes armés", dont le Gatia et le MSA.

Les deux groupes, déjà accusés auparavant d'exactions envers les Peuls, souvent opposés par le passé aux Touareg pour des questions de pâturages et de points d'eau, avaient rejeté des "allégations scandaleuses et honteuses".

Depuis le lancement en 2013 d'une intervention militaire française, les groupes jihadistes ont été dispersés et en grande partie chassés du nord du Mali, dont ils avaient pris le contrôle en mars-avril 2012.

Mais des zones entières du pays échappent au contrôle des forces maliennes, françaises et de l'ONU, régulièrement visées par des attaques, malgré la signature en 2015 d'un accord de paix, censé isoler définitivement les jihadistes, dont l'application accumule les retards.

Avec AFP

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