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Des civils risquent de mourir de faim sans augmentation de l'aide en Syrie, alerte l’ONU


Des enfants en zone de guerre à Alep en Syrie, le 29 avril 2016.
Des enfants en zone de guerre à Alep en Syrie, le 29 avril 2016.

De nombreux civils risquent de mourir de faim si l'aide ne parvient pas rapidement dans plusieurs localités, a averti l'envoyé spécial onusien Staffan de Mistura.

Lors de son appel jeudi devant la presse, il a cité notamment les localités de Daraya et Mouadamiya (près de Damas et assiégées par les forces du gouvernement) et celles de Kefraya et Foua (assiégées par les forces de l'opposition).

"Il y a des rapports crédibles que dans la région de Mouadamiya les enfants commencent à souffrir de malnutrition sévère", a-t-il ajouté, à l'issue d'une réunion à Genève du Groupe de travail sur l'accès humanitaire en Syrie.

De son côté, Jan Egeland, qui dirige le Groupe de travail sur l'accès humanitaire, a expliqué que le mois de mai n'avait permis de distribuer que très peu d'aide.

Sur environ un million de personnes à qui les Nations Unies espéraient apporter de l'assistance en mai par voie terrestre, "seulement 160.000 ont pu être" atteints, a déploré M. Egeland.

"Même dans des endroits où nous avions l'accord du gouvernement, nous avons constamment rencontré des problèmes pour rejoindre les lieux et dans d'autres endroits où nous avions un accord sous conditions comme à Daraya et Douma (fief rebelle assiégé, ndlr) nous n'avons pas pu atteindre du tout les gens", a-t-il poursuivi.

L'ONU n'a pas non plus été en mesure de venir en aide aux gens d’Al-Waer, quartier rebelle de la ville de Homs (centre).

Selon M. Egeland, "la situation est horriblement critique" à Madaya (localité assiégée par le régime), Mouadamiya et Al-Waer. "Les enfants sont si mal nourris qu'ils vont mourir si nous ne parvenons pas à les atteindre", a-t-il affirmé.

La possibilité de largages sur les zones où il n'y a pas d'accès par la route, décidée par le Groupe international de soutien à la Syrie (GISS) à Vienne la semaine dernière, a été discutée lors de la réunion de jeudi à Genève, en présence du directeur général du Programme alimentaire mondial.

Staffan de Mistura a souligné que ces largages pourraient se faire par avion depuis de très hautes altitudes, comme à Deir Ezzor (ville dans l'est contrôlée par le groupe djihadiste Etat Islamique) ou bien par hélicoptères.

Il a souligné que jusqu'à présent le régime syrien avait collaboré avec l'ONU pour les largages à Deir-Ezzor et avait autorisé aussi l'aviation iranienne à effectuer des largages sur Foua et Kefraya.

L'envoyé spécial de l'ONU a dit attendre une semblable "coopération du gouvernement syrien" si l'ONU devait procéder à des largages dans des localités encerclées par les forces du régime.

Depuis le début de la révolte contre le régime de Damas en mars 2011, la guerre a fait plus de 270.000 morts et jeté sur les routes des millions de personnes.

Alors que la trêve est régulièrement violée depuis fin avril, les pourparlers de paix sont au point mort.

Avec AFP

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