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L'ex-président Keïta reste serein, selon l'ONU


Le président sortant du Mali Ibrahim Boubacar Keïta en campagne pour le second tour de la présidentielle, Mali, 9 août 2018. (Twitter/IBK)
Le président sortant du Mali Ibrahim Boubacar Keïta en campagne pour le second tour de la présidentielle, Mali, 9 août 2018. (Twitter/IBK)

Des représentants de l'ONU ont pu rencontrer jeudi le président malien Ibrahim Boubacar Keïta et les autres personnalités arrêtées par la junte au pouvoir au Mali, qui a affirmé en détenir encore 17 après la libération du ministre de l'Economie et d'un proche du président.

Ce geste des militaires, qui assurent vouloir organiser une transition politique de courte durée, intervient alors que l'opposition appelle à de grands rassemblements dans l'après-midi à Bamako pour "fêter la victoire du peuple malien", trois jours après la chute du président Keïta, au pouvoir depuis 2013.

"Hier dans la soirée une équipe des #DroitsdelHomme de la Minusma s'est rendue à #Kati dans le cadre de son mandat de protection des droits de l'homme et a pu avoir accès au président Ibrahim Boubacar Keïta ainsi qu’aux autres détenus", a indiqué sur Twitter la mission de l'ONU.

Lors de leur coup d'Etat mardi, les militaires ont arrêté le président Keïta, dit "IBK", qui a ensuite annoncé sa démission dans la nuit, et son Premier ministre Boubou Cissé, qu'ils ont emmenés dans le camp militaire de Kati, dans la banlieue de Bamako, devenu le centre du nouveau pouvoir.

"Nous avons autorisé une mission des droits de l'homme de l'ONU au Mali à rendre visite à tous les 19 prisonniers de Kati, y compris l'ex-président Ibrahim Boubacar Keïta et l'ancien Premier ministre Boubou Cissé", a déclaré à l'AFP un responsable de la junte s'exprimant sous couvert d'anonymat.

D'autres personnalités ont également été arrêtées, dont le ministre de la Défense et celui de la Sécurité, les généraux Ibrahima Dahirou Dembélé et M'Bemba Moussa Keïta, le président de l'Assemblée nationale Moussa Timbiné et le chef d'état-major de l'armée, le général Abdoulaye Coulibaly.

"Nous avons libéré deux prisonniers, l'ancien ministre des Finances et de l'Economie Abdoulaye Daffé et Sabane Mahalmoudou", le secrétaire particulier du président, a affirmé le responsable de la junte.

"Deux prisonniers ont été libérés. Il en reste 17 à Kati. C'est la preuve que nous respectons les droits de l'homme", a-t-il poursuivi.

Abdoulaye Daffé est considéré comme étant proche du chérif de Nioro, le mentor de la figure de proue de la contestation qui réclamait depuis juin la démission du président Keïta, l'imam Mahmoud Dicko.

IBK "fatigué mais serein"

Le président déchu et son Premier ministre sont toujours à Kati, ville-garnison située à une quinzaine de kilomètres de la capitale, mais ils ont été transféré "dans une villa", où ils sont privés de télévision, de radio et de téléphone, selon deux personnes ayant assisté à la visite, dont un responsable de la junte.

"Leurs conditions de détention sont acceptables", mais le président malien, "qui avait l'air fatigué mais serein" , n'a pas beaucoup d'habits de rechange, selon une de ces sources.

Il a été autorisé à parler à un diplomate africain, "d'un téléphone qui ne lui appartenait pas", a-t-elle ajouté.

Le Premier ministre Boubou Cissé était d'un "calme olympien", selon ce témoin.

Les autres détenus se trouvent dans les locaux d'un centre de formation de Kati, où ils "dorment sur des matelas et partagent une même télévision", selon des témoins interrogés par l'AFP.

Préparer la transition

Les pays voisins du Mali, réunis en Sommet extraordinaire, ont réclamé jeudi le "rétablissement" du président Keïta et décidé d'envoyer une délégation à Bamako en vue d'un "retour immédiat à l'ordre constitutionnel".

Le Comité national pour le salut du peuple (CNSP) mis en place par les militaire et dirigé par un colonel de 37 ans, Assimi Goïta, ont appelé la population à retourner au travail et les marché ont rouvert à Bamako.

Ses responsables ont rencontré jeudi des membres de la société civile et des responsables de la classe politique, dont des représentants des partis de la majorité soutenant le président Keïta.

"C'était une rencontre d'écoute. Nous avons condamné le coup d'Etat. Mais nous sommes aussi prêts à parler d"avenir. Les discussions se poursuivront", a déclaré à l'issue de cette rencontre Blaise Sangare, conseiller spécial du président Keïta et chef de la Convention sociale démocrate (CSD), une formation de la majorité.

La junte "va mettre en place un conseil de transition, avec un président de transition qui va être ou un militaire ou un civil", a affirmé jeudi sur France24 sont porte-parole, le colonel-major Ismaël Wagué.

Les militaires ont également annoncé la réouverture dès vendredi des frontières terrestres et aériennes, même si les pays de l'Afrique de l'Ouest ont décidé de fermer les leurs avec le Mali, sauf pour les denrées de première nécessité, les médicaments et l'énergie.

La CEDEAO exige le rétablissement du président malien IBK
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