Liens d'accessibilité

Dernières nouvelles

L'ex-chef de l'armée refuse de démobiliser ses gardes du corps au Soudan du Sud


Salva Kiir et Paul Malong, lors d'une cérémonie à Juba, le 12 septembre 2016.
Salva Kiir et Paul Malong, lors d'une cérémonie à Juba, le 12 septembre 2016.

Les autorités du Soudan du Sud ont entamé dimanche des négociations avec l'ancien chef de l'armée Paul Malong, dont la résidence est cernée par plus de cent soldats après qu'il a refusé de démobiliser l'essentiel de ses gardes du corps.

L'influent Paul Malong, démis de son poste de chef d'état-major en mai, a reçu l'ordre vendredi de démobiliser 27 de ses 30 gardes du corps, a expliqué à l'AFP le porte-parole de l'armée, Lul Ruai: "Le gouvernement estime qu'il n'a plus besoin de ces forces auprès de lui, il n'est plus le chef d'état-major".

Mais M. Malong n'a pas obéi, entraînant le déploiement militaire autour de sa résidence dans la capitale, Juba, a ajouté le porte-parole. "Nous sommes en négociations avec lui", a-t-il précisé.

Selon un ordre signé lundi par le président Salva Kiir, l'armée a notamment pour tâche de désarmer les gardes du corps de Paul Malong. En cas de résistance, ils ont ordre de faire usage d'"une force raisonnable".

De très nombreux habitants étaient restés cloîtrés chez eux samedi, craignant que la situation ne dégénère. Dimanche matin, nombre d'entre eux se sont aventurés dans les rues pour se rendre à l'église, malgré le maintien de cette présence militaire dans le centre de la capitale de ce pays en proie à une guerre civile depuis décembre 2013.

Extrêmement influent, au point d'être vu par certains comme plus puissant que le président Kiir, Paul Malong avait été nommé par ce dernier chef d'état-major de l'armée en avril 2014. Il est également considéré comme un tenant de la suprématie de l'ethnie dinka et largement impliqué dans les violences ethniques qui secouent le pays.

En mai, la décision du président Kiir de démettre M. Malong de ses fonctions avait déjà suscité de vives inquiétudes parmi la population, qui craignait de possibles affrontements.

Issu comme le président de l'ethnie dinka, il est considéré comme l'instigateur des combats qui avaient éclaté dans la capitale - faisant des centaines de morts - en juillet 2016 et ruinant les espoirs d'un accord entre le président Kiir et son ancien vice-président Riek Machar, membre de l'ethnie nuer.

Deux ans et demi après son indépendance obtenue en juillet 2011, le Soudan du Sud a plongé dans une guerre civile alimentée par la rivalité entre M. Kiir et son ancien vice-président, le chef rebelle Riek Machar.

Le conflit a fait des dizaines de milliers de morts et des millions de déplacés.

Avec AFP

XS
SM
MD
LG