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L'Europe veut sévir contre la haine sur les réseaux sociaux


Ariana, 14 ans, cherche des informations sur la cyberintimidation, Brookfield, Connecticut (USA) le 20 décembre 2017. (AP Photo/Stephen Dunn)
Ariana, 14 ans, cherche des informations sur la cyberintimidation, Brookfield, Connecticut (USA) le 20 décembre 2017. (AP Photo/Stephen Dunn)

La vice-présidente de la Commission européenne, Vera Jourova, a exprimé lundi sa volonté de sévir contre les réseaux sociaux qui véhiculent des discours de haine, estimant que le temps des accords non contraignants "est révolu", dans un entretien avec le journal Le Soir.

"Dire que ces acteurs sont des canaux qui n'ont rien à voir avec les contenus est révolu. Et j'ai bien peur que ce qui est révolu aussi, c'est le temps des +gentlemen's agreements+ avec les géants de la tech", déclare Vera Jourova, chargée au sein de l'exécutif européen des "valeurs et de la transparence".

"On coopère bien avec Facebook, Google, Twitter, Microsoft etc., mais il y a de nouveaux acteurs, comme le Chinois Tik Tok (application de partage de vidéos, très populaire auprès des adolescents, NDLR) et, avec eux, je ne vois pas d'accord à venir. Donc nous avons besoin de règles stables pour garantir que du contenu illégal ne fleurisse pas en ligne", a-t-elle poursuivi.

Facebook, Twitter, YouTube et Microsoft ont signé en mai 2016 un "code de conduite" dans lequel ils s'engageaient auprès de la Commission à des "procédures claires et efficaces pour examiner" en moins de 24 heures les signalements de propos haineux diffusés en Europe et les supprimer si nécessaire. Google+, Instagram, Snapchat, Dailymotion et Jeuxvideo.com les ont depuis rejoints.

La Commission, qui a jusqu'alors opté pour une démarche volontaire de la part des plateformes y compris dans la lutte contre la désinformation, envisage là aussi une réglementation, selon Mme Jourova, "particulièrement quand de la désinformation coordonnée sur des plateformes tech peut poser des problèmes de sécurité".

La responsable tchèque a aussi souligné que la Commission était "en train de collecter des données" sur le lien entre le "business model" de ces réseaux sociaux et la prolifération des "fake news". "La vérité n'est pas sexy. La désinformation fonctionne avec les émotions, cela fait mieux vendre. Je suis peut-être naïve, mais je pense que les mensonges ne devraient pas payer", a-t-elle dit.

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