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L'ancien régime sous la loupe d'une commission d'enquête en Sierra Leone


Le président sortant Ernest Bai Koroma lors d'un rassemblement à Kambia, le 3 mars 2018.
Le président sortant Ernest Bai Koroma lors d'un rassemblement à Kambia, le 3 mars 2018.

Le Parlement de Sierra Leone a officialisé mardi la création d'une commission d'enquête destinée à faire la lumière sur les cas de corruption sous la présidence d'Ernest Bai Koroma, à l'issue de débats houleux lundi entre partisans de l'ancien et du nouveau régime.

Comme il s'y était engagé lors de sa campagne, Julius Maada Bio a engagé une lutte vigoureuse contre la corruption et le gaspillage des fonds publics depuis son élection en avril.

A la suite de la publication le 4 juillet d'un rapport accablant sur la "corruption galopante" sous son prédécesseur, cinq responsables de l'administration Koroma (septembre 2007 - avril 2018), dont le vice-président sortant, ont été arrêtés et inculpés.

L'ex-parti au pouvoir a dénoncé "une chasse aux sorcières" destinée à détourner l'attention de "l'échec total" des premiers mois de la présidence Bio.

Lors d'un débat de plus de douze heures lundi retransmis en direct sur les médias locaux, l'ancien parti au pouvoir, l'APC, s'est opposé aux textes prévoyant l'instauration de cette commission d'enquête, appelée de ses voeux par M. Bio après la publication du rapport.

Les députés de l'APC, majoritaires, ont voté contre les propositions du gouvernement. Mais, ne disposant pas de la majorité des deux tiers nécessaire pour opposer un veto à l'initiative présidentielle, ils n'ont pu empêcher l'adoption de la mesure.

"Je vais envoyer aujourd'hui le texte au gouvernement, qui devrait aller de l'avant et créer la commission d'enquête", a déclaré mardi à l'AFP le président du Parlement, Abass Chernor Bundu.

Pour le député indépendant Shiaka Musa Sama, la future commission devrait également passer en revue les "concessions accordées à des sociétés minières" et il ne "doit pas y avoir de vaches sacrées".

"Nous mettons sur pied une nouvelle culture de responsabilité publique et politique qui pourrait mettre fin à l'impunité d'une corruption débridée", a estimé un élu du parti présidentiel, Sidi Tunis.

L'économie de cette ancienne colonie britannique, gangrenée par la corruption, a été dévastée par une guerre civile (1991-2002) qui a fait quelque 120.000 morts. Elle reste fragile après les chocs de l'épidémie d'Ebola en 2014-2016 et de la chute des cours mondiaux des matières premières.

Avec AFP

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