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Kosovo : un tribunal pour crimes de guerre ouvrira à La Haye


Les juges Sylvia Steiner, Sanji Mmasenono Monageng, et Cuno Tarfusser à la Cour Pénale Internationale de la Haye, le 27 juin 2011.
Les juges Sylvia Steiner, Sanji Mmasenono Monageng, et Cuno Tarfusser à la Cour Pénale Internationale de la Haye, le 27 juin 2011.

Un tribunal spécial qui se penchera sur des crimes de guerre commis par des membres de la guérilla indépendantiste kosovare albanaise (UCK) ouvrira ses portes "cette année" à La Haye, a indiqué vendredi le gouvernement néerlandais.

"Cette cour jugera les accusations de crimes graves présumés commis en 1999-2000 par les membres de l'Armée de libération du Kosovo contre des minorités ethniques et des opposants politiques", a indiqué le ministère néerlandais des Affaires étrangères dans un communiqué.

Ce tribunal de droit kosovar sera composé de juges internationaux et installé, à terme, dans les anciens bâtiments de l'Office européen des polices, Europol, à La Haye.

Selon le gouvernement kosovar, le tribunal est une demande explicite des partenaires stratégiques du pays, dont les Etats-Unis et l'Union européenne.

Un conflit armé a opposé les forces de Belgrade à une guérilla indépendantiste au Kosovo en 1998-99, poussant l'Otan à intervenir au printemps 1999. Les frappes aériennes avaient provoqué le retrait des forces serbes, et le Kosovo a déclaré son indépendance en 2008.

"C'est une question sensible au Kosovo", assure le gouvernement néerlandais. "Des possibles suspects peuvent être considérés par certains groupes de la société kosovare comme des combattants pour la liberté et les témoins pourraient se sentir menacés dans le pays".

Un vote à Pristina sur le sujet avait été boycotté en août par l'opposition: les anciens combattants de l'UCK sont toujours considérés comme les héros par la plupart des Albanais du Kosovo.

"C'est pourquoi l'option de tenir des procès en dehors du pays a été explorée", ajoute le ministère, soulignant que le tribunal est parrainé et financé par l'UE.

L'une des premières tâches du tribunal sera de se saisir d'une enquête pour vérifier les accusations présentées dans le "rapport Marty", publié en 2010 par le Conseil de l'Europe et qui fait état d'exactions commises par des membres de l'UCK sur quelque 500 prisonniers serbes et roms pendant la guerre.

Le rapport évoque notamment un trafic présumé d'organes, prélevés sur des victimes, et met en cause l'ex-chef de la guérilla et actuel ministre des Affaires étrangères kosovar Hashim Thaçi, accusations que l'intéressé a vivement démenti.

L'accord doit encore être approuvé par les parlements respectifs des deux pays.

Avec AFP

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