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Kinshasa quadrillé par les forces de l’ordre


Des camions militaires congolais transportant des troupes congolaises circulent à Kinshasa, en République démocratique du Congo, 20 septembre 2016.
Des camions militaires congolais transportant des troupes congolaises circulent à Kinshasa, en République démocratique du Congo, 20 septembre 2016.

La présence policière renforcée est visible dans tous les endroits stratégiques et sur toutes les places publiques dans la capitale congolaise où doit se tenir un meeting de l’opposition que le pouvoir a interdit.

Les deux camps continuent à se défier.

Les autorités ont réitéré leur refus à laisser le meeting se tenir.

Depuis la nuit dernière, les medias publics font passer en boucle une annonce de la ministre provinciale de la communication, Thérèse Olenga invitant le Rassemblement, la plus importante plate-forme réunissant les forces vives exigeant le départ du pouvoir du président Joseph Kabila au 20 décembre, à renoncer à son projet.

"Le gouvernement provincial de Kinshasa réitère les termes du communiqué diffusé par ailleurs le 31 octobre 2016 et invite donc les organisateurs à surseoir à l’organisation de l’activité prévue ce samedi 5 novembre 2016", annonce Mme Olenga précisant que "les organisateurs ne donnent aucune garantie quant à leur capacité de conduire, sans débordements, une manifestation sur la place publique".

Le meeting reste maintenu, rétorque le Rassemblement qui veut braver les forces de l’ordre.

"Notre meeting est maintenu. Il y a un dispositif policier qui est déployé au lieu où doit se tenir le meeting. Très tôt le matin, les policiers avaient déjà assiégé le terrain de football. Un match s’y joue encore. Notre équipe qui était sur place pour installer le podium a été chassée. Nous peaufinons des stratégies pour voir si le meeting peut se tenir à un autre endroit", explique Jean-Marc Kabund, secrétaire général de l’Union pour la démocratie et le progrès social (Udps), parti d’Etienne Tshisekedi, principal opposant et leader du Rassemblement.

Le signal de certains medias a été coupé.

La police a fait la veille une sévère mise en garde, disant qu’elle ne tolèrerait pas un rassemblement non-autorisé.

Réponse du gouvernement

Le gouvernement de la RDC brandit le respect de l’ordre public, de sécurité et des bonnes mœurs.

Son porte-parole, Lambert Mende, rappelle, dans un communiqué, que la liberté de manifestation publique, garantie par la Constitution, est soumise au respect de la loi qui en détermine les conditions.

Kinshasa répond en fait aux multiples demandes qu’il a reçues des organisations des droits et des Nations unies pour laisser l’opposition manifester.

“Le Gouvernement souhaite que ses partenaires institutionnels comme le Bureau Conjoint des Nations Unies au Droit de l’Homme s’efforcent de contribuer à la stabilisation du pays par le renforcement de l’autorité de l’État en s’abstenant d’entretenir toute forme de confusion”, affirme M. Mende dans le communiqué.

L’opposition tient pour sa part à braver cette interdiction, se basant sur la Constitution qui ne conditionne les manifestations que par une lettre d’information à l’autorité.

“Notre meeting se tiendra bel et bien et nous ne sommes pas intimidés par ces menaces. Et au cas ils s’en prendraient à la population, ils porteront la lourde responsabilité des conséquences qui adviendront comme ce fut le cas les 19 et 20 septembre 2016“, soutient Jean Marc Kabund, secrétaire général de l’Union pour la démocratie et le progrès social (Udps), parti d’Etienne Tshisekedi, principal opposant.

Plusieurs ONG locales et internationales mais aussi le Bureau Conjoint des Nations Unies au Droit de l’Homme ont demandé au gouvernorat de lever l’interdiction et laisser les Congolais manifester librement.

L’ONU appelle à la retenue

L'ONU a appelé le pouvoir congolais et l'opposition à la "retenue" la veille.

"Je voudrais lancer un appel (aux) organisateurs (du) meeting et leurs militants, ainsi qu'aux forces de l'ordre de la province de Kinshasa censées encadrer cet événement, de faire preuve de retenue et de responsabilité", indique une déclaration du bureau du chef de la Mission de l'ONU en RDC (Monusco), Maman Sambo Sidikou.

"Les Congolais, de tous bords, doivent dans un sursaut patriotique privilégier l'intérêt supérieur de la RDC en tournant le dos à la violence", ajoute-t-il.

Selon la Monusco, les "contacts constructifs entre les deux camps" sont en cours par le truchement des évêques catholiques sur demande de M. Kabila qui est au pouvoir depuis 2001 et auquel la Constitution interdit de se représenter.

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