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Kenyatta doit se présenter devant la CPI, estime Human Rights Watch


Pour Human Rights Watch, il ne fait aucun doute que le président Uhuru Kenyatta doit être présent à l'audience prévue par le CPI le 8 octobre
Pour Human Rights Watch, il ne fait aucun doute que le président Uhuru Kenyatta doit être présent à l'audience prévue par le CPI le 8 octobre

Pour Human Rights Watch (HRW), le président kenyan Uhuru Kenyatta doit obéir à la Cour pénale internationale (CPI) et se présenter à une audience devant ses juges le 8 octobre, durant laquelle la date du début de son procès sera fixée.

Ce procès permettra de déterminer les responsabilités dans les atrocités post-électorales qui ont amené le pays au bord de la guerre civile, a déclaré Richard Dicker, directeur du programme de justice internationale à HRW. Dans une interview avec la Voix de l’Amérique (VOA), M. Dicker a fait valoir que le président Kenyatta ne saurait utiliser comme excuse l’ampleur de ses responsabilités de président pour éviter de se présenter.

« Le président Kenyatta, en tant qu’accusé devant la Cour pénale internationale, a l'obligation d'obéir et de respecter les ordres des juges. Donc, le président Kenyatta a l'obligation juridique de se conformer avec leur ordre de comparaitre le 8 octobre », a dit M. Dicker.

Néanmoins, on ignore toujours si le président Kenyatta se présentera devant la CPI le 8. Son porte-parole, Manoah Esipisu, a déclaré que le président kenyan n’avait « pas encore de réaction » à l'ordre du tribunal.

Les avocats de M. Kenyatta avaient demandé à ce qu’il soit dispensé de cette audience, évoquant un sommet à Kampala, en Ouganda, le même jour, rencontre à laquelle M. Kenyatta devait assister « en tant que président du Kenya et président des chefs d'État de la Communauté d'Afrique de l'Est ».

M. Dicker a écarté l’idée que le fait d’obliger M. Kenyatta à comparaitre devant la CPI était un manque de respect à la fonction de chef d’Etat du Kenya. « Si l’on parle de manque de respect, je pense que le président et certains membres de son entourage, ont été particulièrement irrespectueux de la Cour avec laquelle ils se sont engagés à coopérer quand M. Kenyatta était un candidat à la présidentielle », a-t-il dit.

Les violences de 2007-2008 ont été déclenchées par des allégations de trucage de l’élection présidentielle. Les massacres et représailles à caractère ethnique, et l’usage excessif de la force par la police à l’encontre des manifestants, ont coûté la vie à au moins 1.100 personnes et fait des milliers de blessés. Quelques 650.000 personnes ont été déplacées par ces violences.

Pour Human Rights Watch, il est évident que ce procès à la CPI s’attaque au problème de l’impunité et offre aux Kényans la possibilité d’obtenir justice, ce que leur gouvernement n’a pas été en mesure de faire. Près de sept ans se sont écoulés depuis les violences de 2007-2008 et seules quelques condamnations ont été prononcées au Kenya pour des crimes graves dans des affaires liées aux violences électorales.

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