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Abus sexuels présumés: scandale au sein de l'industrie du thé au Kenya


Plusieurs enquêtes ont été ouvertes au Kenya après la mise en cause de fabricants britanniques de thés, dont la célèbre marque Lipton, pour des abus sexuels
Plusieurs enquêtes ont été ouvertes au Kenya après la mise en cause de fabricants britanniques de thés, dont la célèbre marque Lipton, pour des abus sexuels

Plusieurs enquêtes ont été ouvertes au Kenya après la mise en cause de fabricants britanniques de thés, dont la célèbre marque Lipton, pour des abus sexuels commis sur plus de 70 employées par des responsables dans des plantations kényanes.

Un procureur, Noordin Haji, a annoncé avoir demandé mercredi à la direction de la police au Kenya de "mener des enquêtes approfondies" sur ces faits rapportés en début de semaine par la BBC. "Le dossier d'enquête qui en résultera doit être remis" à un procureur "dans les sept jours", a écrit M. Haji dans une lettre à l'inspecteur général de la police, Japhet Koome.

Mardi, la vice-présidente de l'Assemblée nationale du Kenya, Gladys Shollei, a ordonné à une commission d'enquêter sur ces allégations et de remettre un rapport dans deux semaines.

Les autorités du comté de Kericho, qui abrite les plantations de thé mises en cause, ont elles aussi lancé une enquête sur les entreprises étrangères concernées afin d'"établir leur complicité dans cette affaire", a annoncé le gouverneur du comté, Erick Mutai.

Lundi, la chaîne britannique BBC avait rapporté que "plus de 70 femmes dans des plantations de thé kényanes détenues pendant des années par deux sociétés britanniques (lui) avaient raconté avoir été abusées sexuellement par leurs supérieurs".

Les plantations pointées du doigt appartiennent à Lipton Teas and Infusion, qui était il y a peu une filiale du géant britannique de l'agroalimentaire et des produits d'hygiène Unilever, ainsi qu'à sa compatriote James Finlay, filiale du conglomérat Swire.

Selon les témoignages recueillis par la BBC, plusieurs victimes ont affirmé n'avoir eu d'autre choix que de céder aux exigences sexuelles de leurs patrons pour obtenir ou conserver leur emploi. Mardi, une députée du comté de Kericho, Beatrice Kemei, avait appelé à poursuivre en justice de manière "urgente" les responsables présumés.

En faisant part de son "choc" et de son "incrédulité" après avoir visionné le reportage de la BBC, elle avait condamné "dans les termes les plus forts" des actes "atroces". "Nous devons agir pour protéger les femmes contre de tels vices qui les rabaissent", a déclaré au Parlement Mme Kemei.

Les fabriquants de thé ont promis de faire la lumière sur ce scandale. L'entreprise James Finlay a indiqué avoir suspendu de leurs fonctions deux dirigeants identifiés dans le reportage. La haut-commissaire britannique au Kenya, Jane Marriott, a évoqué mercredi un "comportement épouvantable" à propos des auteurs présumés des abus sexuels.

"Je salue l'engagement des entreprises à enquêter, à coopérer avec les autorités kenyanes et à prendre des mesures pour protéger le personnel au Kenya", a ajouté la diplomate sur Twitter. Le Kenya exporte en moyenne plus de 500.000 tonnes de thé par an, selon des chiffres du gouvernement.

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