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Joe Biden menacé par Kamala Harris dans la course démocrate à la Maison Blanche


Joe Biden reste en tête des derniers sondages nationaux mais est talonné de près par Kamala Harris.
Joe Biden reste en tête des derniers sondages nationaux mais est talonné de près par Kamala Harris.

Les premiers débats démocrates ont rebattu les cartes parmi les principaux prétendants à la Maison Blanche, l'ancien vice-président Joe Biden enregistrant une nette chute dans les sondages tandis que la sénatrice Kamala Harris, a bondi vers les sommets.

C'est tout le quintette de tête qui semble bouleversé depuis ces deux soirées de débats, organisées mercredi et jeudi pour accueillir le nombre record de candidats à l'investiture démocrate pour la présidentielle américaine -- plus d'une vingtaine.

La sénatrice progressiste Elizabeth Warren a ainsi arraché la troisième place au sénateur indépendant Bernie Sanders dans plusieurs sondages nationaux.

Jusqu'ici grand favori, c'est surtout le centriste Joe Biden, 76 ans, qui a vu son avance grandement entamée depuis qu'il a été mis en difficulté par Kamala Harris, 54 ans, sur ses positions passées face à ségrégation raciale lors du moment le plus marquant du débat démocrate.

Il reste en tête des derniers sondages nationaux mais est talonné de près par Mme Harris.

Le jeune maire de South Bend (Indiana), Pete Buttigieg, complète le top 5, mais loin derrière (5,2% en moyenne).

- Risque de ne pas pouvoir rivaliser -

Assailli de toutes part, Joe Biden a laissé échapper ces mots malencontreux lors du débat:

"Mon temps est écoulé".

Le septuagénaire parlait de son temps de parole mais sa phrase a fait rire des républicains moqueurs... et frissonner ceux chez les démocrates qui, malgré sa grande popularité, ont des doutes sur son âge et sa capacité de résistance face au tonitruant président républicain Donald Trump, qui semble en bonne forme pour ses 73 ans.

Surtout, Joe Biden n'a pas su répondre de façon convaincante à Kamala Harris qui l'a accusé de l'avoir blessée avec de récents propos controversés sur des élus ségrégationnistes.

Puis elle lui a reproché son opposition, lorsqu'il était jeune sénateur dans les années 1970, à la politique gouvernementale qui obligeait les villes à transporter en bus les enfants des quartiers noirs et pauvres jusque dans des écoles à majorité blanche.

Fille d'immigrés, née d'une mère indienne et d'un père jamaïcain, la sénatrice était jusqu'au débat en quatrième position dans la moyenne des sondages.

Les enquêtes à l'échelle nationale sont à prendre avec précaution aux Etats-Unis, où les dynamiques de chaque Etat peuvent être déterminantes, comme illustré par la défaite de la démocrate Hillary Clinton face à Donald Trump en 2016.

Mais ce nouvel ordre de classement des cinq premiers candidats émerge dans plusieurs enquêtes publiées depuis le débat, ainsi que dans un sondage mené dans l'Iowa et publié mardi. Ce petit Etat a une grande influence puisqu'il sera le premier à voter lors de la primaire démocrate, en février 2020.

L'équipe de campagne de Bernie Sanders, plutôt en retrait lors du débat, a tenu à souligner mardi l'enthousiasme persistant de sa base fidèle de volontaires et donateurs qui lui envoient souvent de petites sommes: le socialiste et candidat malheureux en 2016 face à Hillary Clinton a récolté 18 millions de dollars au deuxième trimestre.

Pete Buttigieg avait la veille annoncé avoir levé la somme impressionnante de 25 millions de dollars. De quoi assurer encore de longues semaines de campagne au benjamin de la course, 37 ans, qui se débat toutefois avec sa gestion de la crise qui agite sa ville depuis la mort d'un homme noir abattu par un policier blanc.

Mais ces montants sont largement éclipsés par le butin déjà amassé par Donald Trump, candidat à sa réélection en novembre 2020. L'homme d'affaires et le parti républicain ont annoncé mardi avoir récolté 105 millions de dollars au deuxième trimestre.

"Aucun candidat démocrate ne peut rivaliser avec ce niveau d'enthousiasme", a proclamé son directeur de campagne, Brad Parscale.

Alarmistes, les démocrates ont rapidement écrit à leur partisans avec une mise en garde sur ce montant "stupéfiant": "si nous tombons trop loin derrière, à un certain point il nous deviendra impossible de rivaliser".

Avec AFP

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