A Bagdad, un kamikaze a tué au moins 51 personnes, et blessé plus de 100 autres dans un attentat contre un centre de recrutement de l’armée irakienne. Cette attaque intervient à deux semaines de la date-butoir pour le retrait des troupes de combat américaines d’Irak.
Des centaines de personnes étaient dans le centre, où c’était le dernier jour pour leur recrutement éventuel. On ne sait pas comment l’assaillant a pu traverser les nombreux points de contrôle avant d’arriver au centre, situé dans les anciens locaux du ministère de la défense en plein centre de Bagdad, la capitale.
Les responsables irakiens ont aussitôt accusé al-Qaida en Irak d’être derrière cet attentat-suicide, le plus sanglant depuis des mois. Bien qu’aucun groupe n’ait jusqu’ici revendiqué l’attaque, on sait que les insurgés se sont jurés de multiplier les attentats durant le mois du ramadan.
Le grand nombre de gens au centre de recrutement s’explique : les « emplois » sont rares en Irak ces jours-ci . Un témoin, Mohammed Jasim :
Parlant des victimes de l’attentat-suicide, Jasim s’est posé la question de savoir « quel crime elles ont bien pu commettre ». Il a reproché au gouvernement d’être incapable de protéger son peuple.
Actuellement, l’impasse politique – plus de 5 mois après les élections générales- empêche la formation d’un nouveau gouvernement. Et cette semaine-même, les choses se sont détériorées davantage encore quand le chef de la principale coalition, l’ancien premier ministre Ayad Allawi, a suspendu ses pourparlers avec son plus grand rival, l’actuel chef du gouvernement, Nouri al-Maliki.
Cette impasse suscite de sérieuses inquiétudes quant à la capacité de l’état irakien à avoir en place une force de sécurité capable de prendre le relais des Américains.
Ces derniers ont déjà transféré le contrôle de la dernière équipe de combat à l’irak. La fin officielle des opérations de combat, et ramener les effectifs des troupes américaines à 50.000 tombe à la fin du mois. Ces militaires aideront à l’entrainement des Irakiens, et à ce qu’on appelle « des missions anti-terroristes ». Mais la fin de la présence militaire américaine en Irak est toujours prévue pour la fin de l’année.
L’attentat-suicide au centre de recrutement de Bagdad vise apparemment à empêcher l’armée irakienne à combler ce vide.