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Amnesty dénonce l'exploitation de femmes en Irak suspectées de liens avec Etat Islamique


Lynn Maalouf, directrice de recherches sur le Moyen-Orient à Amnesty International, Beyrouth, Liban, 6 février 2017.
Lynn Maalouf, directrice de recherches sur le Moyen-Orient à Amnesty International, Beyrouth, Liban, 6 février 2017.

Amnesty International a fustigé les punitions collectives des femmes et des enfants ayant un lien, même distant, avec des hommes liés au groupe Etat islamique (EI) et l'exploitation sexuelle de femmes dans les camps où elles sont confinées.

Dans un rapport intitulé "Les condamnés: femmes et enfants isolés, coincés et exploités en Irak", l'organisation des droits de l'Homme révèle avoir enquêté dans huit camps de déplacés. "Des milliers de femmes et d'enfants soupçonnés de liens avec l'EI y sont condamnés pour des crimes qu'ils n'ont pas commis", assure-t-elle.

Ils "sont stigmatisés et punis pour des liens, même éloignés, avec des hommes impliqués à un degré quelconque avec l'EI ou pour avoir fui des régions considérées comme des places fortes de ce groupe".

Selon Amnesty, ces femmes et enfants "sont privés de nourriture, d'eau et d'accès aux soins, empêchés d'avoir les documents officiels nécessaires pour travailler ou circuler". En outre, "ils sont interdits de rentrer chez eux et les femmes sont l'objet de harcèlement sexuel, de viols et d'exploitation sexuelle".

"Désespérées et isolées, les femmes courent des risques accrus d'être l'objet d'exploitation sexuelle par les forces de sécurité, les gardes armés et les milices positionnées à l'intérieur et à l'extérieur des camps", affirme encore l'ONG.

Dans les huit camps visités, Amnesty souligne que "les femmes sont contraintes ou l'objet de pressions pour avoir des relations sexuelles en échange d'argent, d'aide humanitaire ou de protection".

Elles risquent aussi d'être violées. "Les femmes sont l'objet de déshumanisation et de traitement discriminatoire par des hommes armés opérant dans les camps. Les gens censés les protéger se transforment en prédateurs", relève Lynn Maalouf, directrice de recherches sur le Moyen-Orient à Amnesty International.

Pour elle, "le gouvernement irakien doit prouver son sérieux à mettre fin aux violations contre les femmes en poursuivant les auteurs et en empêchant l'entrée des camps aux hommes armés".

Amnesty demande également aux autorités de "mettre un terme immédiatement à la pratique généralisée et systématique des disparitions des hommes suspectés d'avoir des liens avec l'EI car cette procédure laisse des milliers d'épouses, de mères ou de filles et garçons dans une situation désespérée".

Bagdad a déclaré en décembre la "victoire" contre le groupe Etat islamique (EI), dont le "califat" autoproclamé s'étendait depuis 2014 à cheval sur la Syrie et l'Irak.

Avec AFP

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