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Côte d’Ivoire : un pays menacé d’implosion


Les jeunes ivoriens en ont assez de cette crise qui n'en finit pas
Les jeunes ivoriens en ont assez de cette crise qui n'en finit pas

International Crisis Group met en garde contre les dangers qui menacent le processus électoral ivorien

L'ONG International Crisis Group (ICG) estime que la Côte d’Ivoire pourrait sombrer à nouveau dans la violence, faute de mesures adéquates pour sécuriser la campagne électorale et le scrutin présidentiel à venir. La présence sur le terrain de groupes armés et de milices, combinée à la résurgence dans le débat politique du concept d’ivoirité et à une situation économique difficile, constitue un environnement explosif qui menace la stabilité de ce pays clef de l’Afrique de l’Ouest, dit l’analyste d’ICG, Rinaldo Depagne.
Si les responsables politiques ne se décident pas immédiatement à accélérer le rythme du processus électoral et à abandonner les discours incendiaires, si l’ONU et les autres partenaires étrangers de la Côte d’Ivoire ne mettent pas rapidement en place les mécanismes politiques et sécuritaires à même de prévenir la violence, poursuit-il, le processus de paix ivoirien risque de dérailler, avec des conséquences graves pour la Côte d’Ivoire et ses voisins.
Il est très difficile, explique Rinaldo Depagne, dans un grand pays d’immigration, de définir qui est vraiment Ivoirien ; il faudrait qu’on accepte que tout le monde a le même objectif et qu’il y ait une citoyenneté qui soit donnée à ceux qui vivent dans ce pays et qui ont envie d’y vivre. Ce n’est pas le cas. Rinaldo Depagne ajoute que dans ce pays la question du désarment reste posée, et le seul espoir qu’on peut avoir est que chacun commence effectivement à désarmer. Il s’agit à la fois des Forces nouvelles et des milices pro-gouvernementales qui sont toujours actives dans l’extrême ouest du pays.
La guerre civile ivoirienne a été déclenchée en septembre 2002 quand une fraction de l’armée a tenté de faire un coup d’Etat. Ce putsch a échoué. Mais ses auteurs ont réussi à prendre le contrôle de la moitié nord du pays. Rejoints par de jeunes intellectuels dirigés par l’ancien responsable syndical estudiantin, Guillaume Soro, ils ont souligné dans leur discours que les ressortissants du Nord étaient traités comme des citoyens de seconde classe.
Une situation de conflit armé larvé s’est poursuivie jusqu’à la signature de l’Accord politique de Ouagadougou (APO) en mars 2007, qui a considérablement apaisé la situation. Cependant, depuis le milieu de l’année 2009, les tensions ont ressurgi autour du processus électoral et de la question de la nationalité.


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