Liens d'accessibilité

Dernières nouvelles

Inculper Trump n'aurait pas été légal, dit le procureur Mueller


Robert Mueller lors d'une déclaration au sujet de l'ingérence de la Russie dans l'élection présidentielle américaine de 2016, au ministère de la Justice à Washington, le 29 mai 2019. REUTERS / Jim Bourg
Robert Mueller lors d'une déclaration au sujet de l'ingérence de la Russie dans l'élection présidentielle américaine de 2016, au ministère de la Justice à Washington, le 29 mai 2019. REUTERS / Jim Bourg

Le procureur spécial Robert Mueller a affirmé mercredi, dans sa première déclaration publique sur l'enquête russe, que l'inculpation de Donald Trump n'était "pas une option" légale à cause d’une règlementation du département de la justice.

"Si nous avions eu la conviction que le président n'avait clairement pas commis un délit, nous l'aurions dit", a assuré M. Mueller, qui a mené pendant 22 mois son enquête ultra-sensible à l'abri des regards.

"Un président ne peut être poursuivi pour une infraction fédérale tant qu'il est en fonction. C'est anticonstitutionnel", a justifié M. Mueller lors de cette allocution d'une dizaine de minutes.

L'ancien chef du FBI a également indiqué qu'il ne jugeait pas "approprié" de témoigner au Congrès, malgré le souhait des démocrates de l'entendre sur son enquête.

Fin mars, il a rendu ses conclusions dans un document de plus de 400 pages, qui a été publié le 18 avril sous une version expurgée de nombreuses données présentées comme confidentielles.

Il en a résumé mercredi la principale conclusion par ces mots: Il y a eu des "efforts multiples et systématiques d'interférer dans notre élection" présidentielle en 2016.

Mais le procureur Mueller, tout en confirmant l'existence de "nombreux liens" entre la Russie et des membres de l'équipe de campagne du candidat républicain, a estimé ne pas avoir de preuves d'une quelconque entente entre les deux parties.

M. Mueller, 74 ans, a par ailleurs annoncé qu'il démissionnait des services du ministère de la Justice, pour retourner à la vie privée.

En réaction, le président américain Donald Trump a estimé mercredi que la déclaration du procureur spécial Robert Mueller sur l'enquête russe n'apportait rien de nouveau le concernant et qu'il était temps de tourner la page.

"Rien ne change concernant le rapport Mueller. Il n'y avait pas de preuves suffisantes et dans ce cas, dans notre pays, une personne est innocente", a-t-il tweeté, quelques minutes après la déclaration de l'ancien patron du FBI.

De son côté, un haut responsable démocrate a promis mercredi une réponse du Congrès "aux crimes, mensonges" de Donald Trump, quelques minutes après la déclaration du procureur spécial Robert Mueller ayant jugé "anticonstitutionnel" d'inculper un président en exercice.

"Etant donné que le procureur spécial Mueller n'a pas été en mesure d'engager des poursuites pénales contre le président, il revient au Congrès de répondre aux crimes, mensonges et autres méfaits du président Trump", a écrit dans un communiqué Jerry Nadler, chef démocrate de la commission judiciaire de la Chambre des représentants.

"Personne, pas même le président des Etats-Unis, n'est au-dessus de la loi", a poursuit M. Nadler, sans cependant faire de référence explicite au lancement éventuel d'une procédure de destitution.

XS
SM
MD
LG