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Il y a 20 ans, les attentats anti-américains en Afrique de l'Est


Scène dans les rues après l'attentat à Nairobi, le 8 août 1998.
Scène dans les rues après l'attentat à Nairobi, le 8 août 1998.

Il y a vingt ans, le 7 août 1998, deux véhicules piégés explosaient presque simultanément aux abords des ambassades des Etats-Unis au Kenya et en Tanzanie, deux pays aux liens particulièrement étroits avec les Etats-Unis, faisant au total 224 morts et plus de 5.000 blessés.

Ces attaques sont considérés comme un des actes fondateurs du réseau Al-Qaïda d'Oussama ben Laden, l'instigateur des attentats les plus meurtriers de l'Histoire qui ont fait près de 3.000 morts, le 11 septembre 2001 à New York et Washington.

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Le réseau a ("la base" en arabe) avait été formé officiellement en août 1988 par ben Laden, Ayman al-Zawahiri et quatre autres combattants à Peshawar, carrefour du Nord-Ouest pakistanais près de la frontière afghane.

Il est actuellement dirigé par Zawahiri, qui a succédé à ben Laden, tué au Pakistan par un commando américain en 2011.

Scènes d'horreur

Le vendredi 7 août, vers 10h30 (07h30 GMT), une énorme déflagration près de la mission diplomatique américaine secoue le centre de Nairobi. Cinq minutes plus tard, une bombe placée dans un camion-citerne garé le long du mur d'enceinte de l'ambassade américaine explose à Dar es Salaam.

A Nairobi, le quartier d'affaires est plongé dans l'horreur. Des corps ensanglantés ou démembrés jonchent les alentours de l'ambassade. Les flaques de sang sont visibles jusqu'à plusieurs centaines de mètres du lieu de l'explosion.

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Des panneaux ont été arrachés des plafonds effondrés de l'ambassade pour servir de brancards dans l'évacuation des blessés vers les ambulances.

Du verre jonche les rues, les tuiles des immeubles volent en éclats. L'immeuble occupé par l'ambassade elle-même est gravement endommagé, et celui mitoyen de la Gateway House s'est écroulé comme un château de cartes.

L'attentat de Nairobi a fait 213 morts et quelque 5.000 blessés. La plupart étaient des passants ou des employés des immeubles voisins de l'ambassade, dans laquelle 44 personnes, dont 12 Américains, ont été tuées. A Dar es Salaam, l'attaque a fait onze morts et plus de 70 blessés, tous des passants.

"Répugnants et inhumains"

Les Etats-Unis renforcent la sécurité de leurs ambassades et autres bâtiments officiels de par le monde, et recommandent à leurs ressortissants de s'abstenir de se rendre au Kenya et en Tanzanie.

Des agents de la sûreté fédérale (FBI), des experts du contre-terrorisme américain et une unité antiterroriste de 40 Marines sont dépêchés sur place.

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"Ces actes de violence terroriste sont répugnants, ils sont inhumains", déclare le président américain Bill Clinton lors d'une cérémonie à la Maison Blanche.

Les pays occidentaux et la Russie sont unanimes dans leur condamnation. Le secrétaire général de l'ONU Kofi Annan se déclare "très choqué". L'Afrique du Sud déplore des "actes insensés", et l'Egypte des "actes criminels pervers".

Al-Qaïda vite désigné

Dès le lendemain, une organisation jusqu'ici inconnue, "l'Armée islamique pour la libération des lieux saints musulmans", revendique les attentats, réclamant le départ des forces américaines et occidentales des pays musulmans.

Mais le milliardaire fondamentaliste Oussama ben Laden est vite montré du doigt comme probable commanditaire par plusieurs experts des mouvements islamistes. Déchu de sa nationalité saoudienne, il menaçait les Etats-Unis depuis son exil afghan.

Le 20 août, le président Clinton désigne nommément ben Laden comme le commanditaire des attaques et un des premiers responsables du terrorisme international.

Frappes au Soudan et en Afghanistan

Le 20 août, en représailles, les Etats-Unis mènent des frappes aériennes contre des sites présumés liés aux réseaux de ben Laden au Soudan et en Afghanistan.

Le président Clinton indique que la première cible était "l'une des bases terroristes les plus actives dans le monde", située en Afghanistan et dirigée par des réseaux liés à ben Laden, réfugié dans ce pays.

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Au Soudan, l'attaque détruit l'usine pharmaceutique d'al-Chifaa dans le nord de la capitale Khartoum, présentée par Washington comme une fabrique d'agents précurseurs du gaz neurotoxique VX. Selon Washington, l'usine était liée au chef d'Al-Qaïda, accueilli au Soudan de 1992 à 1996.

Khartoum soutient que l'usine produisait uniquement des médicaments.

Condamnations

En novembre 1998, Ben Laden, ainsi que son "commandant militaire" Mohammad Atef sont formellement inculpés à New York pour leur responsabilité dans ces attentats.

Une vingtaine de personnes sont au total inculpées aux Etats-Unis.

En 2001, quatre membres d'Al-Qaïda ont été condamnés à la prison à vie par un juge new-yorkais pour avoir participé à ces attentats, les premiers à être jugés pour ces attaques.

Quatre autres personnes ont par la suite été condamnées aux Etats-Unis.

Avec AFP

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