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Human Rights Watch dénonce des "crimes de guerre" d'un groupe armé en Centrafrique


Une photographie montre les rebelles séléka à Bangui, en Centrafrique, le 27 mars 2013.
Une photographie montre les rebelles séléka à Bangui, en Centrafrique, le 27 mars 2013.

Un groupe armé centrafricain, issu de l'ex-rébellion séléka, a assassiné en décembre 32 civils dans une localité du centre du pays, a dénoncé jeudi l'organisation de défense des droits de l'homme HRW, qualifiant ces exécutions de "crimes de guerre".

"Dans la ville de Bakala, le 12 décembre (2016 ndlr), des rebelles de l'Union pour la Paix en Centrafrique (UPC) ont exécuté 25 personnes qui avaient été convoquées dans une école pour ce qu'elles croyaient être une réunion", indique un communiqué de Human Rights Watch (HRW).

"Plus tôt ce jour-là, un groupe de combattants de l'UPC avait également détenu et exécuté sept hommes qui revenaient d'une mine d'or à proximité", ajoute l'organisation.

"Ces exécutions sont des crimes de guerre flagrants commis par des combattants de l'UPC qui se sentent libres de tuer à volonté", accuse HRW. "Ce groupe commet des meurtres sans crainte de punition malgré la présence de forces de maintien de la paix des Nations unies" (Minusca), ajoute l'organisation.

Bakala est située dans la préfecture de la Ouaka (centre), où des affrontements meurtriers opposent régulièrement des factions rivales de l'ex-séléka, près de la ville de Bambari.

La Centrafrique, un des pays les plus pauvres au monde, peine à se relever du conflit provoqué en 2013 par le renversement de l'ex-président François Bozizé par la rébellion Séléka, à dominante musulmane. La contre-offensive des anti-balaka, majoritairement chrétiens, a provoqué des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés.

L'intervention de la France et des Nations unies a ensuite permis la fin des massacres de masse, l'élection d'un nouveau président et le retour d'un calme relatif dans la capitale Bangui. Mais des groupes armés maintiennent une insécurité permanente dans plusieurs régions du pays.

Selon les circonstances et leurs intérêts locaux (contrôle de mines, racket routier, vol de bétail,...), les groupes issus de l'ex-séléka peuvent s'allier, se combattre, voire nouer des alliances provisoires avec des groupes anti-balaka.

Début février, l'experte indépendante des Nations unies sur la situation des droits de l'homme en Centrafrique, Marie-Thérèse Keita-Bocoum, avait déploré que "les groupes armés règnent en maître sur plus de 60% du territoire, bénéficiant d'une totale impunité. Ils se substituent à l'appareil judiciaire, et terrifient la population".

Mercredi, le président centrafricain Faustin Archange Touadéra a nommé le procureur de la cour pénale spéciale de Centrafrique, a indiqué la Minusca dans un communiqué.

Une fois opérationnelle, cette cour, créée en 2015, sera chargée de traduire en justice les responsables des multiples exactions perpétrées depuis des années en Centrafrique.

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