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HRW dénonce des brutalités policières pendant des manifestations en Tunisie


Une manifestation lors d'une grève générale dans la municipalité de Sejenane, dans le nord de la Tunisie, le 12 décembre 2017.
Une manifestation lors d'une grève générale dans la municipalité de Sejenane, dans le nord de la Tunisie, le 12 décembre 2017.

La police tunisienne a eu recours à la violence physique contre des personnes arrêtées lors de récentes manifestations et leur a dénié le droit à un avocat, a dénoncé mercredi l'ONG Human Rights Watch (HRW).

La Tunisie a connu début janvier des manifestations contre la cherté de la vie, dont certaines ont dégénéré en émeutes nocturnes. Près d'un millier de personnes ont été arrêtées, selon le ministère de l'Intérieur.

"Dans de nombreux cas lors de la vague de manifestations, les autorités ont respecté les droits aux libertés de réunion et d'expression pacifiques", reconnaît HRW dans un communiqué.

Mais "la police a parfois passé à tabac les personnes arrêtées et leur a dénié le droit d'être assistées d'un avocat conformément à la loi tunisienne", poursuit l'ONG.

Des personnes ont aussi été arrêtées "pour avoir distribué des tracts qui critiquaient en termes pacifiques la politique du gouvernement et demandaient davantage de justice sociale" ou pour avoir "griffonné des slogans sur les murs", déplore aussi HRW.

Au moins huit personnes doivent passer en jugement pour "distribution de matériel portant atteinte à l'ordre public", alors que les tracts "contenaient des critiques pacifiques des politiques du gouvernement et des appels à la justice sociale", selon l'ONG, qui réclame l'abandon des poursuites.

Certains jeunes ont été arrêtés "lors de raids nocturnes" chez eux et ont été "maltraités lors de leur interpellation et de leur interrogatoire".

HRW demande enfin que l'enquête annoncée par les autorités sur la mort dans des circonstances contestées d'un protestataire, Khomsi Yeferni, soit "impartiale" et qu'elle comprenne "des interrogations de témoins".

Cette enquête doit "faire rendre des comptes à tout agent du gouvernement dont il serait prouvé qu'il a contribué à la mort de Yeferni soit délibérément, soit par un acte de négligence criminelle", estime l'ONG.

Les autorités n'ont toujours pas rendu publics les résultats de l'autopsie du corps de ce chômeur quadragénaire, tué le 8 janvier à Tebourba, à l'ouest de Tunis. Sa famille assure qu'il a été percuté par une voiture de police, ce que le ministère de l'Intérieur a démenti, présentant le défunt comme asthmatique.

Durant le mouvement de contestation, Amnesty International avait déjà appelé les forces de sécurité à "cesser de recourir à des manœuvres d'intimidation", après l'arrestation de plusieurs militants de gauche accusés de manipuler les protestataires.

Avec AFP

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