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Les séparatistes camerounais accusés de "violations graves" des droits humains


ARCHIVES - Des soldats de la 21e brigade d'infanterie motorisée patrouillent dans les rues de Buea, région du sud-ouest du Cameroun, le 26 avril 2018.
ARCHIVES - Des soldats de la 21e brigade d'infanterie motorisée patrouillent dans les rues de Buea, région du sud-ouest du Cameroun, le 26 avril 2018.

L'ONG Human Rights Watch (HRW) a accusé lundi les rebelles des régions anglophones du Cameroun, où un conflit meurtrier oppose des groupes armés séparatistes aux forces de l'ordre, de commettre des "violations graves des droits humains".

"Depuis janvier 2022, des combattants séparatistes armés ont tué au moins sept personnes, en ont blessé six autres, ont violé une fille et ont commis d'autres violations graves des droits humains", a assuré l'ONG dans un rapport, pointant un "contexte de recrudescence de la violence".

Les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest sont le théâtre, depuis cinq ans, d'un conflit meurtrier entre des groupes armés réclamant l'indépendance d'un Etat qu'ils appellent l'"Ambazonie" et des forces de sécurités massivement déployées par le pouvoir du président Paul Biya, 89 ans, qui dirige le Cameroun d'une main de fer depuis près de 40 ans.

Une partie de la population anglophone s'estime ostracisée par les francophones. Le conflit qui a fait plus de 6.000 morts depuis fin 2016 et forcé plus d'un million de personnes à se déplacer, selon l'ONG International Crisis Group (ICG).

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Les rebelles comme les militaires et les policiers sont régulièrement accusés par les ONG internationales et l'ONU de commettre exactions et crimes contre les civils.

Certains groupes séparatistes armés attaquent régulièrement des écoles auxquelles ils reprochent d'enseigner en français, et kidnappent ou tuent des fonctionnaires qu'ils accusent de "collaborer" avec le pouvoir central de Yaoundé.

Selon l'Unicef, en 2019, quelque 850.000 enfants étaient privés d'école dans les deux régions anglophones.

Les séparatistes "ciblent les civils qui n'observent pas leurs appels au boycott des écoles" et "piétinent les droits fondamentaux d'une population civile déjà terrorisée", selon HRW.

Le 10 juin, des rebelles présumés ont incendié un hôpital à Mamfe, dans le Sud-Ouest, privant 85.000 personnes d'accès aux soins.

"Les forces gouvernementales ont également commis des violations des droits humains, notamment des incendies de villages (...), des meurtres, des tortures, des mauvais traitements, des détentions au secret et des viols de civils", affirme HRW.

Début juin, neuf civils, dont un bébé, avaient été tués par des soldats dans le Nord-Ouest, l'armée reconnaissant une "réaction disproportionnée" de ses hommes.

Le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC) avait placé début juin le Cameroun anglophone à la troisième place sur la liste des dix crises "les plus négligées" de déplacement de population, en se basant sur trois critères: le manque de volonté politique de la communauté internationale pour y trouver des solutions, de couverture médiatique et de financement des besoins humanitaires.

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