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Hong Kong: l'activiste Joshua Wong condamné à 13 mois de prison


Les militants pro-démocratie (de g. à dr.) Agnes Chow, Ivan Lam et Joshua Wong au tribunal West Kowloon Magistrates Court à Hong Kong, le 23 novembre 2020.
Les militants pro-démocratie (de g. à dr.) Agnes Chow, Ivan Lam et Joshua Wong au tribunal West Kowloon Magistrates Court à Hong Kong, le 23 novembre 2020.

Joshua Wong, l'une des figures les plus connues de la contestation à Hong Kong, et deux autres célèbres militants ont été condamnés mercredi à des peines d'emprisonnement pour leur rôle dans les manifestations de l'an passé.

M. Wong, 24 ans, a été condamné à 13 mois et demi de prison. Ses camarades Agnes Chow et Ivan Lam ont été condamnés respectivement à dix et sept mois de détention pour avoir manifesté devant le quartier général de la police hongkongaise.

"Ce n'est pas la fin du combat", pouvait-on lire sur le compte Twitter de M. Wong, quelques minutes après la décision du tribunal.

"Nous rejoignons maintenant la lutte en prison aux côtés de nombreux manifestants courageux, moins visibles mais essentiels dans le combat pour la démocratie et la liberté de Hong Kong", a-t-il affirmé.

Lors du procès, le 23 novembre, M. Wong et les deux autres dissidents, tous deux âgés de 26 ans, avaient plaidé coupable.

"Les accusés ont appelé les manifestants à assiéger le quartier général (de la police de Hong Kong) et scandé des slogans hostiles à la police", a déclaré la magistrate Wong Sze-lai.

"La détention immédiate est l'option la plus appropriée", a-t-elle affirmé.

Mme Chow a éclaté en sanglots à l'énoncé de sa condamnation. Elle n'a jamais fait de prison, à l'inverse de M. Wong, qui a commencé à militer à 13 ans, et de M. Lam.

Pour Nathan Law, un autre célèbre jeune militant qui a fait de la détention avant de s'enfuir en juillet pour Londres, l'emprisonnement ne va pas les amoindrir.

"Je crois qu'ils continueront à être très importants pour Hong Kong à l'avenir", a-t-il déclaré à l'AFP.

Le ministre britannique des Affaires étrangères, Dominic Raab, a appelé sur Twitter "les autorités à Hong Kong et à Pékin à mettre un terme à leur campagne visant à étouffer l'opposition".

Amnesty International a critiqué ces condamnations, estimant qu'elles criminalisent des opinions politiques.

David contre Goliath

Le gouvernement pro-Pékin de Hong Kong a réagi en soulignant que les trois militants avaient plaidé coupable et que même si l'ex-colonie britannique respectait la liberté d'expression, "cette liberté n'était pas absolue".

Tous trois sont des figures de la lutte politique dans un combat qui est souvent comparé à celui de David contre Goliath, un petit territoire de près de 7,5 millions d'habitants contre le pays le plus peuplé au monde avec 1,39 milliard d'habitants.

C'est adolescents que les deux garçons et la jeune fille ont pris part au mouvement pro-démocratie, s'engageant dès 2012 dans la bataille -gagnée- contre l'introduction de cours de patriotisme chinois.

Deux ans plus tard, ils avaient joué un rôle de premier plan dans le "Mouvement des Parapluies", qui réclamait un véritable suffrage universel à Hong Kong, sans obtenir la moindre concession de Pékin.

Les manifestants avaient occupé le centre de la ville pendant 79 jours, ce qui avait valu à certains des peines d'emprisonnement.

En juin 2019, un nouveau mouvement de contestation né d'un projet de loi largement décrié autorisant les extraditions vers la Chine, voyait le jour. Sans véritable leader, il a été marqué par sept mois de manifestations quasi quotidiennes.

M. Wong et Mme Chow ont pris part à certaines manifestations mais ont surtout mis à profit leur notoriété pour faire pression en faveur de sanctions internationales, suscitant la fureur de Pékin, les médias chinois n'hésitant pas à les qualifier de traîtres.

Une poignée de partisans du gouvernement hongkongais a bu mercredi du vin pétillant devant le tribunal, après l'annonce de ces condamnations.

Des personnes venues soutenir les trois jeunes condamnés ont crié des slogans en faveur de la démocratie au moment du passage des fourgons pénitentiaires.

Presque toutes les manifestations ont été interdites depuis le début de l'année par les autorités hongkongaises.

Plus de 10.000 personnes ont été arrêtées au cours des 18 derniers mois et la plupart des principales figures de l'opposition sont l'objet de poursuites judiciaires.

Fin juin, Pékin a imposé une loi draconienne sur la sécurité nationale, qui interdit l'expression de certaines opinions politiques.

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