Liens d'accessibilité

Dernières nouvelles

Journée de la femme: "Halte au folklore" et à la "Fête du pagne"


Femme extrayant les graviers de l'eau de pluie afin de nourrir sa famille et de payer les frais de scolarité des enfants, près de Lubumbashi en RDC.
Femme extrayant les graviers de l'eau de pluie afin de nourrir sa famille et de payer les frais de scolarité des enfants, près de Lubumbashi en RDC.

Les féministes de Kinshasa et de Brazzaville ont tenu à rappeler dimanche le vrai sens de la Journée internationale des droits de la femme.

A Kinshasa, le 8 mars prend parfois des allures de fête et d'opérations marketing, à l'instar de cet hôtel qui proposait ce dimanche un "fantastique brunch" avec "une réduction de 10% pour les femmes uniquement".

"Cette journée se réduit à l'exhibition du port de pagne ou à l'organisation de défilés devant des officiels, eux-mêmes très peu au fait du sens du 8 mars", déplore le quotidien le Potentiel. "Le 8 mars n'est pas la fête du pagne!" répète en écho de l'autre côté du fleuve les Dépêches de Brazzaville, principal quotidien de la République du Congo.

"Les femmes devraient se retrouver pour faire le bilan de ce qui a été fait et de ce qui n'a pas encore été fait, à travers des conférences et des débats, au lieu de se pavaner en ville, et de chuter dans des bars et des boîtes de nuit", affirme la présidente d'une association contre les violences faites aux femmes, Gloire de Dieu Mbevolo.

Dans l'Est de la RDC, les femmes subissent depuis 25 ans les multiples conflits armés qui ravagent l'Ituri et le Kivu. Des milliers de femmes et de filles violées ont été soignés à la clinique Panzi du gynécologue Denis Mukwege, le prix Nobel 2018, qui a rendu dimanche un hommage aux Congolaises: "Vous êtes fortes, vous êtes courageuses. Si ce pays continue à être un pays, c'est parce que vous avez su le portez sur les épaules".

A Bunia chef-lieu de l'Ituri, plusieurs centaines de femmes ont manifesté pour la paix dans cette province où plus de 700 civils ont été massacrés depuis fin 2017, a rapporté la radio onusienne Okapi. Parmi elles, de nombreuses femmes déplacées du territoire de Djugu, théâtre de ce conflit qualifié de "crime contre l'humanité" par la Haute commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Michelle Bachelet.

XS
SM
MD
LG