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Guterres : le G5-Sahel ne suffira pas à enrayer la progression du terrorisme


Antonio Guterres au siège de l'ONU le 20 juin 2017.
Antonio Guterres au siège de l'ONU le 20 juin 2017.

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a estimé mercredi à Nairobi que la force conjointe antijihadiste du G5-Sahel ne suffirait pas à enrayer la progression du terrorisme en Afrique de l'Ouest et s'est dit prêt à soutenir toute nouvelle initiative des dirigeants africains.

"Malheureusement, nous constatons que le terrorisme progresse" dans l'ouest du continent, a déclaré M. Guterres devant la presse, à l'ouverture d'une conférence de deux jours dans la capitale kényane sur la lutte contre le terrorisme en Afrique.

"Ca a commencé au Mali, puis c'est allé au Burkina Faso, au Niger et maintenant, quand on parle avec les présidents du Ghana, du Bénin, du Togo et de Côte d'Ivoire, ils vous disent que le terrorisme arrive à leurs frontières. Ce qui veut dire qu'il est essentiel que les forces africaines en charge du contreterrorisme aient le mandat et le financement adéquats", a expliqué M. Guterres.

"Mais je dois dire que puisque les choses ont évolué ainsi, nous devrions être ouverts à des initiatives qui aillent au-delà du G5-Sahel", a-t-il ajouté. "Je pense maintenant qu'il serait important que nous soyons prêts à soutenir toute initiative africaine impliquant les pays de la région qui s'inquiètent de la propagation de la menace."

Les chefs d'État ouest-africains "pensent que nous avons besoin d'une réponse bien plus robuste et collective, et que la communauté internationale doit trouver les mécanismes permettant de la soutenir pleinement", a-t-il encore estimé.

M. Guterres a dit regretter de n'avoir pas réussi à faire placer le G5-Sahel sous le chapitre VII de la Charte des Nations unies, comme l'ont plusieurs fois réclamé ses États membres (Mali, Niger, Burkina Faso, Mauritanie, Tchad).

Le chapitre VII permet un recours à des sanctions, voire à la force. Son activation faciliterait le financement du G5-Sahel et pourrait le transformer en force onusienne.

Bien que le budget de cette force de 5.000 hommes ait été bouclé lors de réunions de donateurs internationaux, les fonds tardent à arriver. En deux ans, elle a mené une série d'opérations, sans réel impact sur le terrain, où elle n'a pas encore croisé le fer avec les jihadistes.

Les préoccupations de M. Guterres ont trouvé un écho auprès du président de la commission de l'Union africaine, Moussa Faki Mahamat, qui a tancé la communauté internationale.

"J'avoue que nous avons de la peine à comprendre les atermoiements de la communauté internationale en ce qui concerne le financement des opérations africaines" de sécurité, a-t-il déclaré.

"C'est une situation incompréhensible, le phénomène s'approfondit", a-t-il ajouté. Comme en Syrie et en Irak, "il faut mobiliser l'ensemble de la communauté internationale pour faire face à un phénomène qui a les mêmes caractéristiques", a-t-il plaidé.

La réunion de Nairobi est une déclinaison régionale de la première conférence mondiale jamais organisée par l'ONU sur le terrorisme, en 2018 à New York.

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