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France : troisième nuit d'occupation d'une place de Paris par des manifestants


Les étudiants et les syndicats de travailleurs crient des slogans lors d'une manifestation à Paris, 17 mars 2016
Les étudiants et les syndicats de travailleurs crient des slogans lors d'une manifestation à Paris, 17 mars 2016

Pour la troisième nuit consécutive, des manifestants -- initialement plusieurs centaines -- ont occupé dans la nuit de samedi à dimanche la place de la République à Paris pour s'opposer entre autres à une réforme du droit du travail, avant d'être évacués de force au petit matin.

Ce mouvement spontané baptisé "Nuit debout" est apparu dans la foulée de rassemblements convoqués par des organisations syndicales, étudiantes et lycéennes pour demander le retrait du projet de loi sur le travail présenté par le gouvernement socialiste français.

Mais le mouvement agrège aussi, sous le hashtag #NuitDebout sur les réseaux sociaux, d'autres revendications politiques ou sociales. Et nombre de participants y voient l'amorce d'un phénomène informel comme les mouvements "Occupy" nés dans divers pays, ou comme celui des "Indignés" de la Puerta del Sol, apparu en 2011 à Madrid pour dénoncer l'austérité et la corruption.

Au petit matin, les quelques dizaines de manifestants encore sur la place ont été délogées par les forces de l'ordre. "Encore une fois... les flics pour +nettoyer+", a twitté dimanche matin le compte @nuitdebout, ajoutant: "ça ne va pas arrêter notre mouvement".

Les centaines de manifestants, qui avaient occupé la place de nuit, sont en majorité plutôt jeunes. Certains sont venus pour protester contre la loi sur le travail. D'autres accusent le gouvernement de se livrer à des "dérives sécuritaires" dans la foulée des attentats jihadistes qui ont frappé Paris. D'autres encore dénoncent des "violences policières" survenues pendant certains rassemblements contre la loi sur le travail.

Des bâches sont tendues entre les arbres de la place, et des tentes sont disséminées sur la vaste esplanade. Une scène a été installée. Des sandwiches sont préparés par des bénévoles. Il n'y a pas d'organisateurs, mais des commissions créées à la hâte: action, communication, intendance...

"Il faut arrêter de vouloir structurer un mouvement, sinon il arrête d'être un mouvement", s'écriait samedi soir dans un mégaphone un manifestant, Michel, applaudi par la foule rassemblée sous la pluie.

"On décentralise, et on décide de tout en assemblée générale: on a des centaines de personnes qui doivent travailler ensemble du jour au lendemain", a déclaré Cassien, 24 ans.

Killian, 20 ans, étudiant en audiovisuel, qui en était à sa troisième nuit sur la place de la République, a dit croire en "un +Occupy+ comme dans les autres pays". Il attend surtout "le retrait de la loi El Khomri", du nom de la ministre du Travail Myriam El Khomri, mais rêve d'une "révolution".

Avec AFP

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