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Fin de la grève des médecins "par compassion" au Zimbabwe


Des parents remmènent à la maison un patient couché sur une civière, victime d’un accident, sortant de la salle d’urgence à Harare, Zimbabwe, 21 août 2009.
Des parents remmènent à la maison un patient couché sur une civière, victime d’un accident, sortant de la salle d’urgence à Harare, Zimbabwe, 21 août 2009.

Les médecins zimbabwéens ont annoncé avoir repris lundi le travail, après une grève de près de trois semaines qui a paralysé les hôpitaux publics du pays, par "compassion" avec leurs patients malgré l'échec de leurs négociations avec le gouvernement.

"Nous avons repris le service, tous les médecins sont de retour au travail", a affirmé à l'AFP Edgar Munatsi, le président de l'association des médecins du secteur hospitalier public.

"Nous avons été émus par les demandes de patients en souffrance et nous avons pris cette décision par compassion", a-t-il ajouté, "le taux de mortalité dans les hôpitaux a augmenté et il semble que le gouvernement ne s'en est pas inquiété".

Les médecins du secteur public avaient entamé leur mouvement mi-février pour exiger du gouvernement une hausse de salaire, à 10 dollars de l'heure contre 1,20 dollar actuellement. Ils demandaient également de meilleures conditions de travail et une garantie d'emploi pour les jeunes internes.

Selon leur syndicat, le gouvernement n'a répondu à aucune des revendications des médecins. Le quotidien d'Etat "The Herald" a toutefois assuré lundi que des accords avaient été trouvés entre le gouvernement et les grévistes, notamment pour revaloriser l'indemnité de garde.

Cette grève, suivie par les infirmières, a contraint les principaux hôpitaux publics du pays à suspendre les admissions et à renvoyer chez eux les patients qui n'étaient pas dans un état critique.

Les rares services qui fonctionnaient encore la semaine dernière à l'hôpital de Parirenyatwa, un des plus gros établissement de soins du pays, étaient envahis de patients.

Les hôpitaux publics prennent en charge la majorité des patients dans un pays au bord de l'asphyxie économique, où les habitants ne peuvent se payer des soins privés.

Le système de santé du Zimbabwe n'a cessé de se dégrader ces dernières années, conséquence d'une fuite des cerveaux et de la crise financière qui détruit peu à peu les services publics du pays.

Le président Robert Mugabe, 93 ans, qui règne sans partage sur le Zimbabwe depuis 1980 a d'ailleurs confié depuis longtemps sa propre santé à des médecins étrangers et va régulièrement se faire soigner à Singapour ou à Dubaï.

Avec AFP

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