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Salva Kiir lève toute restriction aux humanitaires pour enrayer la famine au Soudan du Sud


Agop Manut, 11 mois, souffre de malnutrition aiguë et de détresse respiratoire, à la clinique de médecins sans frontières (MSF) où il est soigné, à Aweil, dans le nord du Bahr al Ghazal, Soudan du Sud, 11 octobre 2016
Agop Manut, 11 mois, souffre de malnutrition aiguë et de détresse respiratoire, à la clinique de médecins sans frontières (MSF) où il est soigné, à Aweil, dans le nord du Bahr al Ghazal, Soudan du Sud, 11 octobre 2016

Le président sud-soudanais annonce sa décision au lendemain d’une déclaration du gouvernement faisant état de famine dans plusieurs zones du pays.

Salva Kiir a promis mardi qu'un "accès sans restriction" serait accordé aux humanitaires, dont les efforts ont été entravés depuis plus de trois ans par la guerre, pour venir en aide aux populations touchées par la famine.

Le gouvernement, qui a déclaré lundi l'état de famine dans plusieurs zones du pays, "s'assurera que toutes les organisations humanitaires et d'aide au développement bénéficient d'un accès sans restriction aux populations dans le besoin dans tout le pays", a assuré le président Kiir devant le Parlement.

Lundi, trois organisations de l'ONU (Unicef, FAO et PAM) avaient indiqué que 4,9 millions de Sud-soudanais, soit 42% de la population totale du pays, avaient besoin d'une aide alimentaire d'urgence.

Quelque 100.000 d'entre eux, dans la région d'Unité, dans le nord du pays, souffrent de famine, le niveau le plus élevé d'insécurité alimentaire.

Environ 1 million de Sud-soudanais risquent par ailleurs la famine dans les prochains mois, selon la même source.

Les organisations humanitaires ont déploré une famine "causée par l'homme", en raison de la guerre civile qui a obligé nombre de Sud-soudanais à fuir leur habitation, limité la production agricole, provoqué une hausse des prix des denrées et bloqué l'accès aux régions les plus isolées.

Indépendant depuis 2011, le Soudan du Sud a plongé en décembre 2013 dans une guerre civile ayant fait des dizaines de milliers de morts et plus de 3 millions de déplacés, malgré le déploiement de quelque 12.000 Casques bleus.

Une responsable humanitaire de l'ONU travaillant au Soudan du Sud a accueilli avec satisfaction les propos du président, tout en observant que semblable engagement avait déjà été exprimé par le passé et qu'il était "plus important que l'accès soit garanti sur le terrain". Même si la promesse de Salva Kiir pourrait favoriser les desseins des ONG, celles-ci doivent souvent en passer par de délicates négociations avec une multitude d'acteurs sur le terrain, a-t-elle relevé sous couvert de l'anonymat.

Certaines régions ne sont accessibles que sous forme de largages depuis des avions ce qui, selon la responsable onusienne, coûte jusqu'à sept fois plus cher qu'un convoyage par la route ou par voie fluviale.

"Il y a toute sorte d'obstacles", a-t-elle noté, en ajoutant que les organisations humanitaires devaient aussi s'assurer que la nourriture, une fois distribuée, n'était pas ensuite détournée par des groupes armés.

L'Union européenne a annoncé mardi qu'elle débloquait une aide d'urgence de 82 millions d'euros pour "les besoins les plus urgents" au Soudan du Sud et pour aider les pays voisins à faire face à l'afflux de réfugiés.

Avec AFP

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