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Le président Tshisekedi en Angola pour son premier voyage officiel


Le président congolais Félix Tshisekedi, à gauche, salue son homologue angolais João Lourenço à Luanda, Angola, le 5 février 2019. (TwitterPrésidence RDC)
Le président congolais Félix Tshisekedi, à gauche, salue son homologue angolais João Lourenço à Luanda, Angola, le 5 février 2019. (TwitterPrésidence RDC)

Pour sa première visite à l'étranger, le nouveau président congolais a vanté "l'alternance pacifique" en RDC.

Félix Tshisekedi est arrivé mardi à Luanda pour son premier voyage officiel après son investiture comme 5e chef de l’Etat de la République démocratique du Congo (RDC) .

Le nouveau président a défendu la légalité de sa victoire contestée et vanté "l'alternance pacifique" dans son pays, tout en reconnaissant des "irrégularités" au cours du processus électoral.

"Je sais qu'il y a eu quelques imperfections, quelques irrégularités lors de ces élections, mais dans l'ensemble nous pouvons émettre un satisfecit parce que tout simplement (...) cette alternance s'est faite de manière pacifique", s'est réjoui M. Tshisekedi devant la presse, au cours de sa première visite à l'étranger depuis son investiture.

Il a discuté avec son homologue angolais João Lourenço de la relance de la coopération économique avec un accent sur le renforcement de l’emploi pour leurs citoyens respectifs et pour réduire l’immigration clandestine.

Ils ont aussi évoqué les problèmes sécuritaires qui touchent les deux pays.

Le président Lourenço a indiqué lors de la conférence de presse qu’il a conclu un accord avec son homologue congolais, indiquant que le temps est venu pour "des projets concrets".

Le chef de l’Etat angolais a rappelé que leurs deux pays se situent dans une région considérée comme "turbulente", obligeant l’un et l'autre à ne pas ignorer les problèmes communs de sécurité qui concernent aussi toute la région des Grands Lacs.

Parlant de l’expulsion des Congolais, le président Tshisekedi a reconnu que l’Angola était en droit de défendre sa souveraineté mais il a demandé que le rapatriement des Congolais se fasse avec une certaine dignité.

Félix Tshisekedi a déclaré qu’il était normal que les résultats des élections soient contestés car il s’agissait des toutes premières du genre tenues dans le pays mais il a noté qu’elles n’ont pas donné lieu à un bain de sang. Il a souligné que les contestataires n’ont présenté aucune preuve démontrant qu’ils ont gagné.

Proclamé élu par la Cour constitutionnelle le 20 janvier, Félix Tshisekedi a pris la succession de Joseph Kabila, resté au pouvoir pendant dix-huit ans, à l'issue des élections générales disputées le 30 décembre.

Cette première alternance pacifique dans l'histoire de la RDC est contestée par l'opposant Martin Fayulu, qui revendique la victoire avec 61% des voix et dénonce un "putsch" électoral.

Devant son homologue angolais Joao Lourenço, le chef de l'Etat congolais a balayé mardi la controverse.

"A ce jour, j'attends toujours la preuve de celui qui conteste le verdict de la Cour constitutionnelle, je n'ai toujours rien vu".

Félix Tshisekedi a confirmé qu'il était prêt à partager le pouvoir avec le camp de son prédécesseur, qui a gardé la majorité des sièges à l'Assemblée nationale.

"Il n'y a pas d'accord encore en ce moment, mais il y a des discussions (...), j'ai entrepris d'envoyer un message d'apaisement à M. Joseph Kabila et ses amis", a-t-il assuré, démentant toute volonté de "chasse aux sorcières".

"Nous allons gouverner le pays ensemble et pour cela nous allons nous mettre d'accord sur un programme déterminé", a poursuivi le nouveau président.

Félix Tshisekedi a également indiqué ne pas avoir "fait de proposition claire à Martin Fayulu" pour entrer au gouvernement mais lui a "donné des garanties quant à (son) comportement démocratique".

Le président congolais a par ailleurs demandé à Joao Lourenço un "soutien" au processus en cours dans son pays et l'a assuré de "sa parfaite collaboration" avec l'Angola.

Selon le ministre des Affaires étrangères, Manuel Augusto, cité par l’Agence angolaise de presse, les deux pays qui ont des liens séculaires et même de consanguinité, voudraient renforcer leur coopération.

Ils ont en commun la plus longue frontière qu’avec tout autre pays.

Selon M. Augusto, le chemin de fer de Lobito devrait recouvrer son importance. Il a été rétabli en 2018 après de nombreuses années de fermeture.

Les deux pays doivent aussi exploiter ensemble une portion du fleuve Congo du côté de l’enclave de Cabinda et la RDC pourra fournir l'Angola en électricité, a souligné M. Augusto.

L’Angola est en fait la première étape de la toute première tournée régionale du nouveau président congolais.

Félix Tshisekedi devra par la suite se rendre au Kenya et la conclure mercredi par le Congo-Brazzaville.

A l'investiture de M. Tshisekedi à Kinshasa le 24 janvier dernier, Uhuru Kenyatta, le président du Kenya, était le seul chef de l’Etat étranger présent.

Le Cash (Cap pour le changement), plateforme électorale qui a porté Félix Tshisekedi au scrutin, était né à Nairobi, capitale du Kenya, après la volte-face contre la désignation de Martin Fayulu comme candidat commun de l’opposition.

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