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Evra sous le feu croisé de l'OM et de l'UEFA


Patrice Evra, au centre, quittant l'ère de jeu après un incident avec un supporter avant le match Guimaraes - OM en Eourpa League au stade Afonso Henriques, le 2 novembre 2017. AFP PHOTO / MIGUEL RIOPA
Patrice Evra, au centre, quittant l'ère de jeu après un incident avec un supporter avant le match Guimaraes - OM en Eourpa League au stade Afonso Henriques, le 2 novembre 2017. AFP PHOTO / MIGUEL RIOPA

Le gong du dernier round a sonné pour Patrice Evra, qui risque une lourde suspension et un licenciement pour son coup de pied contre un supporter: son cas est examiné vendredi par l'UEFA et il est convoqué parallèlement par la direction de l'Olympique de Marseille.

L'intéressé ne s'est exprimé que sur son compte Instagram depuis cet incident. D'abord pour remercier en anglais "les vrais fans" de l'OM dont il reçoit "tellement de soutien", puis dans la nuit de mercredi à jeudi, avec une formule en arabe signifiant "je m'en remets à Dieu".

La confédération européenne (le coup a été donné en Europa League et Evra a été exclu avant le coup d'envoi) pourrait s'inspirer d'un précédent: pour un geste similaire, en 1995, Eric Cantona, alors star de Manchester United, avait été suspendu huit mois - du 25 janvier au 1er octobre - par la Fédération anglaise.

Du côté de l'OM, l'arrière gauche a rendez-vous avec le président Jacques-Henri Eyraud pour un entretien préalable à une sanction, selon le journal L'Equipe.

Evra devrait être exfiltré d'une manière ou d'une autre, pour éviter un casus belli entre les supporters et la direction, alors que les relations sont déjà tendues. Sachant que, sportivement, le joueur de 36 ans n'a plus ses jambes d'antan.

- Réprobation de McCourt -

Les images tournent toujours: le 2 novembre, avant la défaite 1-0 contre Guimaraes, "Tonton Pat'" assène un violent coup de pied à un supporter injurieux. L'arbitre lui inflige un carton rouge avant le coup d'envoi, une première dans la compétition.

Dès le lendemain, le club met à pied son joueur. Et ce mercredi, le propriétaire du club, Frank McCourt, a estimé que ce n'était "pas un comportement acceptable, et pour le joueur, et pour les supporters", selon des propos rapportés par La Provence.

"Ce n'est pas quelque chose que nous pouvons tolérer à l'OM, c'est aussi simple que ça",poursuivi l'Américain, qui s'exprimait depuis Miami, en marge d'une cérémonie de jumelage entre la ville floridienne et la cité phocéenne.

"C'est un événement très regrettable et il est vraiment dommage de voir un grand joueur comme Patrice poussé jusqu'à un tel comportement", a-t-il encore ajouté.

Avec les supporters, le divorce est consommé, et ils refusent d'être mis dans le même sac. Ce week-end, avant la victoire contre Caen (5-0), des soutiens de l'OM ont déployé des banderoles pour réclamer son départ: "Evra casse-toi", dans le virage Sud, ou "This game is over", dans le virage Nord, en guise de pastiche du slogan "I love this game" (j'adore ce jeu) qu'utilise souvent le latéral sur les réseaux sociaux.

- 'Insultant, mais à la marseillaise' -

"Ce n'est pas possible qu'il rejoue au +Vel+, les dirigeants l'ont compris", estime Michel Tonini, chef historique des Yankees Virage Nord, interrogé par l'AFP et témoin de l'incident au Portugal.

"C'était insultant, mais à la marseillaise, hein, j'en ai vu des joueurs insultés, même Rudi Völler se faire caillasser, et on allait être champions d'Europe. J'ai connu l'époque où des joueurs sortaient dans le coffre de la voiture (pour échapper aux fans), Marseille ça a toujours été comme ça", relativise-t-il.

"A côté de tout ce que j'ai connu, (à Guimaraes) c'en était même gentil, c'était: +Rentre chez ta mère! Casse-toi de là! Tu es dégueulasse! Va faire tes vidéos!+. Mais le problème, c'est qu'on entendait vraiment bien, parce que le stade était à moitié vide et ils étaient en face de nous. En plus il n'arrivait pas à faire une passe, un geste technique, alors on se foutait de sa gueule, oui, et méchamment".

"Mais quand il a commencé à balancer le ballon, là les mots ont continué un peu plus fort, et c'est lui qui franchit la barrière et lance: +Viens me le dire en face!+, un geste comme au quartier, mais là tu vas trouver quelqu'un, forcément", affirme-t-il.

Les Fanatics, groupe de supporters qui ne s'exprime jamais d'habitude, soulignent pour leur part dans un communiqué que "la seule personne ayant commis un acte de violence est celle qui portait le maillot bleu et blanc".

"Laisser penser qu'ils (les supporters de l'OM) ont fait presque 40 heures de bus pour insulter un joueur est aussi stupide qu'infondé", ont-ils pointé.


Avec AFP

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