Liens d'accessibilité

Dernières nouvelles

Eurovision : la chanson controversée de l'Ukraine examinée en mars


La chanteuse ukrainienne Susana Jamaladinova, connue sous le nom Jamala, le jeudi 18 février 2016, (AP Photo / Sergei Chuzavkov)
La chanteuse ukrainienne Susana Jamaladinova, connue sous le nom Jamala, le jeudi 18 février 2016, (AP Photo / Sergei Chuzavkov)

La chanson de l'Ukraine au concours de l'Eurovision, qui fait polémique en Russie en évoquant la déportation par Staline des Tatars de Crimée, sera examinée après sa présentation officielle le 14 mars, a annoncé mardi un porte-parole du concours.

"Toutes les candidatures au concours Eurovision de la chanson, y compris la chanson ukrainienne, seront examinées par le groupe de référence à la lumière du règlement de l'UER" (Union européenne de radio-télévision), lequel proscrit les "messages politiques", a écrit Paul Jordan dans un courriel à l'AFP.

"Une fois toutes les chansons reçues", avant la date-butoir du 14 mars, "elles sont évaluées et les décisions prises après réunion du groupe de référence", a-t-il ajouté.

Jamala, cantatrice de 32 ans devenue star du jazz en Ukraine, a été sélectionnée dimanche soir pour représenter son pays à l'Eurovision en mai prochain à Stockholm avec sa chanson "1944".

"Quand des étrangers arrivent/Qu'ils entrent chez vous/Ils vous tuent tous et disent/Nous ne sommes pas coupables, pas coupables", dit la première strophe.

Inspirée par les souvenirs de son arrière-grande-mère, déportée avec ses cinq enfants de Crimée en 1944 avec 240.000 autres Tatars, Jamala a elle-même écrit cette chanson en anglais.

Plusieurs responsables politiques, à Moscou et en Crimée, se sont élevés lundi contre ce choix destiné selon eux à dénigrer la Russie après qu'elle eut annexé en mars 2014 cette péninsule ukrainienne.

Depuis cette annexion, des militants tatars ont été placés en détention ou ont vu leur domicile perquisitionné, et des dirigeants de la communauté ont été interdits d'entrée sur ce territoire par les autorités russes.

"Nous pouvons conseiller les télévisions nationales, mais sans nous impliquer de trop. Nous ne pouvons pas leur dicter leur conduite", a souligné M. Jordan, rappelant que par le passé des pays avaient "dû modifier les paroles ou le titre de leur chanson".

L'histoire de l'Eurovision est émaillée de polémiques étrangères à la musique depuis sa création en 1955. Ces dernières années, les différends entre la Russie et d'ex-républiques soviétiques se sont souvent invités sur scène.

En 2014, l'ex-champion de boxe ukrainien Vitali Klitschko avait appelé les Européens à voter pour son pays en signe de solidarité dans le conflit avec la Russie.

En 2009, l'Eurovision avait retoqué la chanson de la Géorgie, "We Don't Wanna Put In", jeu de mots apparaissant ouvertement comme un rejet du président russe Vladimir Poutine. Ce pays avait ensuite décidé de ne pas participer au concours.

En 2005, l'Ukrainienne Green Jolly avait dû édulcorer les paroles de "Nas bahato" ("Nous sommes nombreux"), hymne de la Révolution orange.

Avec AFP

XS
SM
MD
LG