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Ethiopie: le journaliste français arrêté a outrepassé son accréditation, affirme Addis


Selon une source proche du dossier, Antoine Galindo a été arrêté jeudi après-midi dans la capitale éthiopienne en compagnie d'un responsable du Front de libération oromo (OLF), parti d'opposition légalement enregistré, avec qui il avait rendez-vous. (Photo by EDUARDO SOTERAS/AFP)
Selon une source proche du dossier, Antoine Galindo a été arrêté jeudi après-midi dans la capitale éthiopienne en compagnie d'un responsable du Front de libération oromo (OLF), parti d'opposition légalement enregistré, avec qui il avait rendez-vous. (Photo by EDUARDO SOTERAS/AFP)

Le gouvernement éthiopien a justifié mercredi l'arrestation du journaliste français Antoine Galindo, incarcéré depuis près d'une semaine à Addis Abeba, par le fait qu'il avait outrepassé son accréditation et collecté illégalement "des informations sur des questions politiques internes" à l'Ethiopie.

C'est la première réaction officielle du gouvernement éthiopien depuis l'arrestation le 22 février de M. Galindo, dont un juge a prolongé samedi la détention jusqu'à sa prochaine comparution le 1er mars. Journaliste de la lettre spécialisée Africa Intelligence, Antoine Galindo, 36 ans, était arrivé en Ethiopie le 13 février pour couvrir le Sommet de l'Union africaine (UA) à Addis Abeba, siège de l'organisation.

M. Galindo "avait reçu l'autorisation de couvrir le 37e Sommet" de l'UA, ce qui lui a permis d'entrer en Ethiopie, a expliqué la secrétaire d'Etat à la Communication, Selamawit Kassa, lors d'un point de presse auquel l'AFP n'avait pas été invitée.

"Mais sous prétexte de journalisme, dès son arrivée à Addis Abeba, il s'est livré à des activités en contradiction totale avec la raison de sa venue, notamment la collecte d'informations en lien avec des questions politiques internes", a-t-elle ajouté.

Il s'est notamment "entretenu avec des responsables et membres de partis politiques" et "a rencontré de militants des réseaux sociaux et d'autres entités, dont il a obtenu des informations en lien avec les affaires politiques du pays, alors que le but de son voyage était la couverture du Sommet de l'UA", a-t-elle fustigé. "Tout étranger entrant en Ethiopie pour couvrir le Sommet de l'UA sait qu'il est illégal de travailler sur des sujets hors du motif de l'entrée dans le pays", a souligné Mme Selamawit.

Africa Intelligence a dénoncé une "arrestation injustifiée" constituant "une grave atteinte à la liberté de la presse", assurant qu'Antoine Galindo, ancien correspondant en Ethiopie pour plusieurs médias internationaux de 2013 à 2017, "disposait d'un visa l'autorisant à exercer son activité de journaliste".

Selon une source proche du dossier, Antoine Galindo a été arrêté jeudi après-midi dans la capitale éthiopienne en compagnie d'un responsable du Front de libération oromo (OLF), parti d'opposition légalement enregistré, avec qui il avait rendez-vous.

Lors de sa comparution, la police a indiqué le soupçonner de "conspirer en vue de créer le chaos".Après des décennies de répression, la liberté de la presse avait fait des progrès spectaculaires à l'arrivée au pouvoir en 2018 de l'actuel Premier ministre Abiy Ahmed qui avait fait libérer plusieurs journalistes et opposants.

Mais la situation s'est à nouveau profondément dégradée depuis 2020 et le début de deux ans de guerre contre les autorités dissidentes de l'Etat régional du Tigré. L'Ethiopie a incarcéré plusieurs journalistes éthiopiens et expulsé plusieurs journalistes étrangers depuis 2020, mais l'emprisonnement d'un journaliste étranger est une première depuis plus de trois ans.

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