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La police du Tigré empêche une manifestation d'opposants


Plusieurs dizaines de policiers en tenue anti-émeutes "ont totalement bouclé" le lieu du rassemblement dans le centre de Mekele. (Photo d'archives)
Plusieurs dizaines de policiers en tenue anti-émeutes "ont totalement bouclé" le lieu du rassemblement dans le centre de Mekele. (Photo d'archives)

La police a empêché jeudi, à coups de matraques et d'arrestations, les opposants aux autorités régionales du Tigré de se rassembler à Mekele, capitale de cette région du nord de l'Ethiopie émergeant d'un conflit meurtrier, selon un journaliste local et un organisateur.

Trois partis tigréens réunis dans une "Alliance pour un changement radical" appelaient à manifester jeudi contre notamment "l'incompétence du TPLF", tout-puissant parti au pouvoir au Tigré, et son "caractère autocratique".

Plusieurs dizaines de policiers en tenue anti-émeutes "ont totalement bouclé" le lieu du rassemblement, la petite place Romanat dans le centre de Mekele, a rapporté à l'AFP un journaliste local. "Ils ont frappé les manifestants qui tentaient d'y accéder", après avoir "arrêté les organisateurs" arrivés plus tôt, a-t-il précisé.

D'importants effectifs de police étaient déployés en ville et "toutes les routes menant à Mekele étaient fermées (...) Dans le centre, les commerces sont également fermés et les rues sont vides".

Haile Kebede, un dirigeant de Salsay Weyane Tigray (SaWeT), un des partis organisateurs, a indiqué à l'AFP qu'au moins 26 militants avaient été incarcérés depuis la veille, dont les présidents de SaWeT Hayalu Godefay et du Parti pour l'indépendance du Tigré (TIP) Dejen Mezgebe. "Les forces de sécurité ont dispersé les manifestants avec (...) des matraquages et des arrestations", dont celles de deux hauts responsables du troisième parti, Baytona.

La municipalité TPLF de Mekele avait refusé d'autoriser la manifestation, invoquant le manque de policiers disponibles à l'approche du nouvel An éthiopien, le 12 septembre. Mais les organisateurs affirment que légalement une déclaration préalable suffit.

"Le gouvernement n'a pas à autoriser ou interdire les manifestations pacifiques", mais les organisateurs "ne peuvent décider de l'heure et du lieu", a justifié mercredi soir le chef de l'Autorité régionale intérimaire (IRA), Getachew Reda, dirigeant du TPLF. "C'est leur droit d'organiser une manifestation" et "nous n'avons pas dit qu'elle ne devait pas avoir lieu, nous avons dit que les circonstances n'étaient pas réunies pour qu'elle ait lieu demain" (jeudi), a-t-il ajouté, invoquant des "craintes pour la sécurité".

Hégémonique au Tigré, le TPLF (Front de libération du peuple du Tigré) a dirigé durant 27 ans d'une poigne de fer la coalition au pouvoir en Ethiopie, jusqu'à l'arrivée du Premier ministre Abiy Ahmed en 2018 à la tête du gouvernement fédéral, contre lequel il a pris les armes fin 2020. Le TPLF dirige à nouveau cette région de six millions d'habitants (5% de la population éthiopienne) depuis un accord de paix en novembre 2022.

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