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En Argentine, un match amical tourne en bagarre générale


L'ancien joueur et sélectionneur Diego Maradona (droite) (Archives).
L'ancien joueur et sélectionneur Diego Maradona (droite) (Archives).

Les images ne cessent de passer à la télévision argentine: des joueurs échangent des coups de poing, de coudes, frappent des adversaires à terre.

En Argentine, il n'y a pas de match amical: deux clasicos se sont terminés en bagarre générale entre joueurs, dans un pays plutôt habitué aux règlements de compte meurtriers à l'extérieur des stades.

Les images ne cessent de passer à la télévision argentine: des joueurs échangent des coups de poing, de coudes, frappent des adversaires à terre.

Dans la station balnéaire de Mar del Plata, la rencontre estivale Boca Juniors-River Plate s'annonçait comme une fête le 23 janvier. L'arbitre a finalement exclu cinq joueurs pour tacles dangereux ou agression, distribué 9 cartons jaunes et sifflé une quarantaine de fautes.

A la 80e minute, alors que deux joueurs de Boca avaient déjà été exclus et que River menait 1-0, un défenseur de River a donné un coup de tête à Carlos Tevez. Un troisième carton rouge a été sorti, avant une échauffourée généralisée.

Les membres du staff des deux clubs sont entrés sur le terrain, certains pour tenter de calmer les esprits.

Le derby de la ville de La Plata entre Gimnasia et Estudiantes joué dimanche aussi à Mar del Plata a été suspendu. Les 25.000 spectateurs ont assisté pour le même prix à un match football et un combat de boxe.

Dix-huit joueurs des deux équipes ont été cités dans le rapport de l'arbitre.

"Nous regrettons tous, on a un peu déraillé", a réagi le milieu de terrain de Gimnasia, l'Uruguayen Roberto Brum. Il avait été remplacé, mais il est retourné sur le terrain pour participer à la bagarre.

Le président d'Estudiantes et ancien international, Juan Sebastian Veron, a promis des "sanctions internes".

La ministre de la Sécurité Patricia Bullrich a convoqué les dirigeants de l'Association du football argentin (AFA). "Elle nous a demandé de faire preuve de la plus grande sévérité", a dit le président de l'AFA, Luis Segura.

- "Offrande" -

A quelques jours de la reprise du championnat, le ministère de la Sécurité a appelé joueurs, entraîneurs et arbitres de tous niveaux de suivre un cours rappelant que le football est un jeu.

"C'est barbare. C'est sûr qu'il y a plus de pression lors des Clasicos, mais il faut surmonter cette pression, il n'y a pas assez de prévention", estime le psychologue Dario Mendelson.

Mariano Bergés, président de l'ONG Sauvons le football, engagée dans la lutte contre la violence, juge que les pressions exercées par les supporteurs conduisent à ces débordements et que ces bagarres sont comme "une offrande" aux "barrabravas".

Le football argentin est miné par la violence entre les "barrabravas", les supporteurs les plus violents qui s'affrontent jusqu'à la mort.

Selon l'ONG, près de cinquante sont morts lors des quatre dernières saisons de championnat. Les déplacements de supporteurs sont interdits depuis 2013.

Avant les incidents, le président argentin Mauricio Macri, ancien président de Boca Juniors, avait annoncé la création d'un fichier de supporteurs interdits de stade, appelant les 102 principaux clubs à coopérer.

Pour Bergès, un ancien magistrat, le pouvoir politique a jusqu'ici manqué de volonté pour s'attaquer au fléau de la violence.

"C'est la conséquence de la permissivité exaspérante des autorités du football", estime Bergés, sans penser que les excès de violence gagneraient les pelouses.

Avec AFP

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