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Emotions et tristesse à Ouagadougou après les tueries de Karma


Des soldats burkinabé participent à une cérémonie de clôture d'un entraînement militaire à Jacqueville, en Côte d'Ivoire, le 14 mars 2023.
Des soldats burkinabé participent à une cérémonie de clôture d'un entraînement militaire à Jacqueville, en Côte d'Ivoire, le 14 mars 2023.

Au Burkina Faso, une semaine après le massacre de Karma, le gouvernement a réagi jeudi. Dans un communiqué, il dit être "préoccupé" et a condamné ces tueries qualifiées d’actes "ignobles et barbares". À Ouagadougou, c’est l’émotion au sein des populations.

Le gouvernement dans son communiqué, n’a pas dressé de bilan mais a condamné les tueries de Karma qui auraient fait plus d’une centaine de morts selon des ressortissants et rescapés et une soixantaine, selon le premier bilan du procureur de Ouahigouya. L’attaque a eu lieu jeudi dernier, il y a exactement une semaine. La tragédie a suscité diverses réactions à Ouagadougou.

Issa Kaboré, magasinier, Ouagadougou, le 28 avril 2023 (VOA/Lamine Traoré)
Issa Kaboré, magasinier, Ouagadougou, le 28 avril 2023 (VOA/Lamine Traoré)

"C’est vraiment triste. C’est déplorable d’entendre qu’un frère est décédé. C’est touchant et regrettable. Si le gouvernement peut faire quelque chose pour pallier à cela, ça sera bien", a dit Issa Kaboré qui est magasinier.

"On a appris cette triste nouvelle. C’était un peu difficile que ces ..... choses puissent encore se produire. Mais c’est comme on le dit, pendant des moments de guerre, on ne peut pas réussir sans que des gens ne meurent. C’est une obligation et une probabilité. Moi-même j’ai perdu mon cousin lors de l’attaque à Ouahigouya. Ce n’était pas du tout facile avec la famille", a affirmé Jean Ouédraogo, un étudiant.

Augustin Zallé, étudiant première année en architecture, Ouagadougou, le 28 avril 2023. (VOA/Lamine Traoré)
Augustin Zallé, étudiant première année en architecture, Ouagadougou, le 28 avril 2023. (VOA/Lamine Traoré)

"On a entendu ce que le Président a dit dans son discours. Il arrive que des civils portent des tenues de soldats pour aller attaquer la population et dire que c’est l’armée. Je pense que ce que le Président a dit est exact. C’est la perfidie", assure Augustin Zallé, étudiant en première année en architecture.

Le gouvernement a expliqué dans son communiqué que des populations civiles de Karma ont été la cible d’hommes armés habillés en tenues des forces armées burkinabè, ils auraient ainsi massacré et pillé les biens de paisibles habitants du village de Karma et blessé plusieurs autres.

Le gouvernement burkinabè de transition a "fermement" condamné le massacre de Karma
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"Le gouvernement n’affirme pas que ce sont des soldats Burkinabè, il ne dit pas non plus que ce ne sont pas des soldats Burkinabè. Le gouvernement annonce qu’il y a une enquête (qui) a été ouverte. Cela arrive une semaine après que des voix se sont levées pour dénoncer ce drame jusqu’au niveau international. Il faut qu’une enquête indépendante soit diligentée pour situer les responsabilités. C’est vrai qu’aujourd’hui le seul port de la tenue Burkinabè ne garantit pas que ce sont des militaire Burkinabè. Le port de cette tenue peut aussi créer des présomptions au sein de nos forces. C’est en cela que nous disons que le gouvernement aborde la question avec beaucoup de réserve", a réagi pour sa part Paz Hien, Analyste politique.

Le gouvernement a confirmé qu’une enquête a été ouverte par le procureur de Ouahigouya et dit suivre de très près l’évolution de l’enquête. Le gouvernement a aussi rassuré qu’il fera absolument tout ce qui relève de ses prérogatives pour la manifestation totale de la vérité dans ce drame.

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    Lamine Traoré

    Lamine Traoré est journaliste depuis près d’une dizaine d’années. Il a intégré Radio Oméga en 2013, la principale radio privée d’information au Burkina.

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