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Le Parlement approuve une loi permettant de surveiller les réseaux sociaux en Egypte


Un journaliste prenant des photos pendant une manifestation de protestation devant le Syndicat de la Presse au Caire, Egypte, Journée mondiale de la liberté de la presse, le 3 mai 2016.
Un journaliste prenant des photos pendant une manifestation de protestation devant le Syndicat de la Presse au Caire, Egypte, Journée mondiale de la liberté de la presse, le 3 mai 2016.

Le Parlement égyptien a approuvé lundi une loi relative aux médias permettant aux autorités de surveiller certains comptes d'utilisateurs de réseaux sociaux afin, selon elles, de combattre les "fausses nouvelles", a annoncé la Chambre des députés sur son site officiel.

La loi a été approuvée à la majorité des deux tiers et doit être envoyée au président Abdel Fattah al-Sissi pour approbation.

Selon cette loi, toute personne ayant plus de 5.000 abonnés en ligne --sur un site personnel, un blog ou les réseaux sociaux-- pourra être surveillée par le Conseil supérieur de régulation des médias.

Cet organisme, connu pour ses diatribes contre les médias étrangers et les programmes télévisés jugés trop connotés sexuellement, aura ainsi le droit de suspendre ou bloquer tout compte personnel "publiant des fausses nouvelles ou incitant à violer la loi, à la violence ou à la haine".

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Le quotidien gouvernemental Al-Ahram a publié sur son site des détails de la loi, dont un article amendé concernant la détention des journalistes et un autre sur l'importation des émetteurs satellite.

L'article 29 prévoyait avant son amendement la possibilité d'emprisonner les journalistes reconnus coupables d'incitation à la violence, à la haine ou à la discrimination dans leurs écrits.

Mais selon le texte approuvé lundi, "aucune pénalité ne sera imposée pour des outrages dans des publications, à l'exception" des cas d'incitation à la violence.

Le Parlement a également introduit un nouvel article stipulant que quiconque importe des émetteurs satellite sans passer par les organismes publics chargés des médias risque une peine de cinq ans de prison.

Les organisations nationales et internationales de défense des droits de l'Homme dénoncent régulièrement la violation de la liberté d'expression visant les voix dissidentes sous le régime du président Sissi.

>> Lire aussi : Détention préventive d'un militant pour "fausses informations" en Egypte

Plus de 30 journalistes sont aujourd'hui derrière les barreaux en Egypte, qui figure à la 161e place (sur 180 pays) du classement 2018 sur la liberté de la presse, selon Reporters Sans Frontières (RSF).

Ces derniers mois, les services de sécurité ont procédé à une nouvelle vague d'arrestations de dissidents, blogueurs, journalistes et internautes accusés "d'appartenir à une organisation terroriste" et/ou de "diffuser de fausses nouvelles".

Début juin, le Parlement a par ailleurs adopté une loi sur la cybercriminalité qui permet aux autorités de bloquer un site ou un compte qu'ils considèrent comme une menace à la sécurité nationale ou à l'économie du pays. Les propriétaires et les utilisateurs de ces sites peuvent être sanctionnés de peines d'emprisonnement et d'amende.

Avec AFP

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