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Égypte: arrestation de l'épouse d'un opposant emprisonné


ARCHIVES - Un policier, arme en bandoulière, assure la sécurité près de la route de la cathédrale à Minya, Egypte, 26 mai 2017.
ARCHIVES - Un policier, arme en bandoulière, assure la sécurité près de la route de la cathédrale à Minya, Egypte, 26 mai 2017.

L'épouse d'un avocat emprisonné en Egypte a été arrêtée lundi au Caire, après avoir dénoncé sur les réseaux sociaux les mauvais traitements infligés selon elle à son mari en prison, selon une organisation de défense des droits humains.

Neamatallah Hisham, épouse de l'avocat et défenseur des droits humains Mohamed al-Baqer, a été "arrêtée, son téléphone confisqué et elle a été conduite à un lieu inconnu" par les forces de sécurité tôt le matin, a précisé l'Initiative égyptienne pour les droits personnels (EIPR), la plus importante ONG de défense des droits humains du pays.

La Rapporteure de l'ONU sur la situation des défenseurs des droits humains, Mary Lawlor, a qualifié cette arrestation de "préoccupante". L'arrestation a eu lieu "quelques heures après qu'elle eut rendu visite à son mari et publié des messages sur les mauvais traitements qu'il avait subis de la part du personnel de la prison", a écrit Mme Lawlor sur Twitter.

Selon ces messages, M. Baqer a été "battu", "bâillonné", "mis en sous-vêtements pendant deux jours" et "placé à l'isolement" la semaine dernière. Elle a ajouté que les autorités pénitentiaires avaient pris pour cible M. Baqer et ses compagnons de cellule parce qu'ils avaient défendu un détenu âgé contre les mauvais traitements qui lui étaient infligés.

M. Baqer purge une peine de quatre ans d'emprisonnement pour "diffusion de fausses nouvelles". Il a été arrêté en 2019 alors qu'il assistait à l'interrogatoire de son client, le célèbre blogueur prodémocratie Alaa Abdel Fattah, au moment où le Caire était sous le feu des critiques pour son triste bilan en matière de droits humains.

Icône de la révolution de 2011 qui chassa du pouvoir Hosni Moubarak, Alaa Abdel Fattah a également été arrêté fin 2019 et condamné à cinq ans de prison pour diffusion de "fausses informations" pour avoir rediffusé sur Facebook un texte, écrit par un autre, accusant un officier de torture. Les organisations de défense droits humains estiment à environ 60.000 le nombre des prisonniers politiques en Egypte, dont plusieurs sont détenus dans des conditions difficiles dans des cellules surpeuplées.

Le Caire assure avoir lancé une nouvelle "stratégie nationale des droits humains", réactivé sa commission des grâces présidentielles et promet sous peu un dialogue national. Mais, répondent les défenseurs des droits humains, si les grâces présidentielles ont permis de libérer 124 détenus politiques au premier trimestre 2023, 459 autres sont entrés en prison au même moment.

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