Liens d'accessibilité

Dernières nouvelles

Face au coronavirus, la boîte à outils des Etats et des banques centrales


Des clients portant des masques de protection dans un supermarché à Hong Kong, le 6 février 2020. (Photo: Philip FONG / AFP)
Des clients portant des masques de protection dans un supermarché à Hong Kong, le 6 février 2020. (Photo: Philip FONG / AFP)

Relance budgétaire, baisse des taux, mesures ciblées pour aider les entreprises ou "monnaie hélicoptère" : face à l'impact économique du coronavirus, les gouvernements et les banques centrales disposent de plusieurs options pour faire face, sans garantie de résultat.

Relance budgétaire

Via des baisses d'impôt ou une augmentation de la dépense publique, c'est un instrument classique pour soutenir l'économie en cas de crise, même si les partisans de la rigueur rechignent à y avoir recours. L'épidémie du coronavirus a rouvert le débat. Le G7 a mentionné mardi cette option dans un communiqué, tout comme l'Eurogroupe mercredi au terme d'une réunion téléphonique. Le contexte est d'ailleurs favorable avec des taux d'intérêts bas, voire négatifs, qui donnent l'opportunité aux Etats de s'endetter à moindre frais. En Europe, Bruxelles envisage moins de rigueur budgétaire pour les pays touchés par le coronavirus. L'Italie, l'un des pays les plus endettés de la zone euro, et aussi l'un des plus sévèrement frappés par l'épidémie, a d'ailleurs annoncé des aides de 3,6 milliards.

En Asie, Singapour a dévoilé des aides financières pour 4,2 milliards d'euros tandis que la Corée du Sud s'apprête à soumettre au parlement un coup de pouce budgétaire supplémentaire de 10 milliards de dollars. Cette enveloppe doit servir à financer le système de santé, ainsi qu'à soutenir les petites et moyennes entreprises.

A Hong Kong, le gouvernement a annoncé la semaine dernière le versement de 10.000 dollars HKD (1.180 euros) à chacun des sept millions de résidents permanents. D'autres pays pourraient être tentés par ce type de mesure favorable au pouvoir d'achat.

Au cours de la crise financière, les banques centrales avaient étudié la possibilité de recourir à la "monnaie hélicoptère" et de donner directement de l'argent aux consommateurs, sans passer par les banques. Cette mesure avait été écartée mais elle pourrait revenir sur la table si les autres options ne parviennent pas à relancer l'économie.

La baisse des taux d'intérêts

Les banques centrales, omniprésentes pendant la crise de 2009, sont sur le pont. La Fed a pris mardi une mesure comme elle n'en avait plus décidée depuis lors: elle a abaissé d'un seul coup de 50 points de base ses taux d'intérêts. Elle a été suivie mercredi par celle du Canada qui a également baissé ses taux de 0,5 point.

Toutes les banques centrales ne disposent toutefois pas de la même marge de manoeuvre. La BCE ou la Banque nationale suisse (BNS) appliquent déjà des taux zéro voire négatifs et ne peuvent les abaisser beaucoup plus. Le ministre français des Finances, Bruno Le Maire, s'est d'ailleurs déclaré convaincu que la politique monétaire ne constitue "pas la meilleure arme aujourd'hui", du moins en zone euro.

Mesures ciblées sur les entreprises

Outre les taux, les banques centrales ont d'autres outils. "Aider les banques à faire face aux difficultés financières de leurs clients en allégeant le coût des taux d'intérêt négatifs (...) est bien du ressort de la BCE", a par exemple souligné la banque néerlandaise ING.

La banque centrale chinoise (PBOC) a elle appelé mercredi à faire bon usage des crédits débloqués pour les extensions ou les renouvellements de prêts aux entreprises, des mesures annoncées fin février. Autre mesure prise par la PBOC: encourager "les banques à acheter des +obligations Corona+ émises par les entreprises à court de liquidités pendant la crise et incapables de rembourser leurs dettes", a rappelé ING.

Par ailleurs, différents pays ont annoncé des mesures pour soutenir les entreprises notamment dans les secteurs les plus frappés comme le tourisme. En Suède, par exemple, le gouvernement veut étendre une mesure permettant de réduire le temps de travail et le salaire des employés tout en évitant les licenciements.

Le soutien peut aussi se manifester via des systèmes d'indemnisation pour les salariés en quarantaine. En Espagne ces derniers seront considérés comme étant en arrêt maladie. En France, les employeurs peuvent demander, à partir de mercredi, un arrêt de télétravail pour les salariés obligés de garder leurs enfants en raison des fermetures de crèches et d'écoles.

XS
SM
MD
LG