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Douze migrants du Diciotti débarquent en Sicile, l'Albanie en prendra 20


Des migrants attendent de débarquer du navire de la garde côtière italienne "Diciotti" au port de Pozzallo, en Sicile le 19 juin 2018.
Des migrants attendent de débarquer du navire de la garde côtière italienne "Diciotti" au port de Pozzallo, en Sicile le 19 juin 2018.

Douze migrants, sur 150, sont descendus samedi après-midi du navire Diciotti dans le port de Catane, en Sicile, tandis que l'Albanie a offert d'accueillir vingt de ces personnes.

Dans un premier temps, les autorités sanitaires du port avaient autorisé le débarquement pour raison de santé de 16 personnes - 11 femmes et cinq hommes - auxquelles s'est ajouté un sixième homme, malade lui aussi, portant le total à 17 personnes.

Cinq des femmes ont cependant refusé de quitter le navire et d'abandonner des membres de leurs familles encore à bord, soulignent les médias.

Plusieurs médecins et inspecteurs du ministère de la Santé étaient montés dans la matinée à bord du Diciotti, le navire des garde-côtes italiens qui a sauvé les migrants il y a une dizaine de jours, pour contrôler l'état de santé de ces personnes.

En début de soirée, le ministère italien des Affaires étrangères a remercié sur Twitter "l'Albanie pour sa décision d'accueillir 20 réfugiés du navire Diciotti, un signal de grande solidarité et de grande amitié".

L'Albanie, qui n'appartient pas à l'UE, est le seul pays pour l'instant à avoir accepté d'accueillir une partie de ces migrants.

Par ailleurs de hauts-fonctionnaires du ministère de l'Intérieur ont été interrogés samedi à Rome sur cette affaire par un magistrat sicilien.

Selon les médias, Luigi Patronaggio, le procureur du parquet d'Agrigente, en Sicile, qui a ouvert le premier une enquête de justice sur cette affaire, cherche à comprendre la chaîne de commandement et à savoir qui a donné l'ordre d'interdire le débarquement des migrants.

Les délits envisagés sont la séquestration de personnes, l'arrestation illégale et peut-être l'abus de pouvoir, selon la même source.

Mais Matteo Salvini, ministre de l'Intérieur et tenant de la ligne dure envers les migrants, a réagi dès vendredi soir en demandant au magistrat de l'interroger directement.

"Il devrait m'interroger moi et non pas demander des éclaircissements à des fonctionnaires qui exécutent les directives données par le responsable, c'est-à-dire moi", a dit le chef de la Ligue (extrême droite) à la radio.

Après avoir menacé vendredi l'Union européenne "de payer moins" pour le budget communautaire en raison de l'absence de solidarité, il est revenu à la charge samedi en promettant que "l'Italie ne votera pas lorsqu'il faudra l'unanimité pour adopter le budget".

A Genève, le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) a lancé samedi "un appel aux Etats membres de l'Union européenne pour qu'ils offrent d'urgence des places de réinstallation à quelque 150 personnes secourues qui restent à bord du Diciotti, navire des garde-côtes italiens".

"En attendant, le HCR exhorte les autorités italiennes à autoriser le débarquement immédiat des personnes à bord", a-t-il ajouté.

Dans cette affaire, de nombreuses critiques venant de tous bords pleuvent depuis des jours sur Matteo Salvini, l'une des plus dures venant de l'archevêque d'Agrigente, le cardinal Francesco Montenegro. Celui-ci a affirmé dans un entretien samedi avec le quotidien La Stampa : "Parfois, il m'arrive de penser que s'il s'était agi d'animaux, on les aurait mieux traités".

Avec AFP

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