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Toujours aucun port d’accueil pour les 87 migrants secourus par une ONG


La survivante d'un naufrage, une Camerounaise de 40 ans, retrouvée en hypothermie avec une autre femme et un petit garçon morts sur les restes d'un canot pneumatique au large de la Libye lors d’une opération de Proactiva Open Arms, le 21 juillet 2018.
La survivante d'un naufrage, une Camerounaise de 40 ans, retrouvée en hypothermie avec une autre femme et un petit garçon morts sur les restes d'un canot pneumatique au large de la Libye lors d’une opération de Proactiva Open Arms, le 21 juillet 2018.

L'ONG espagnole Proactiva Open Arms cherchait encore vendredi un port pour débarquer 87 migrants secourus mercredi soir dans les eaux internationales au large de la Libye.

"Nous commençons à voir leurs premiers sourires, même si la peur et l'incertitude se lisent encore sur les visages", a raconté l'ONG vendredi sur Twitter, se félicitant de pouvoir apporter "un peu d'humanité après les persécutions dans leur pays, les tortures en Libye et le périple en mer".

Ces migrants, quasiment tous Soudanais, dont beaucoup du Darfour, ont passé 50 heures à bord d'un canot pneumatique, sans eau et pour beaucoup avec des brûlures provoquées par le mélange du carburant et de l'eau de mer.

Malgré tout, plusieurs d'entre eux se sont jetés à l'eau à l'arrivée des secouristes espagnols, de peur d'être ramenés en Libye, où nombre de migrants subissent abus, détentions arbitraires, extorsions et violences.

>> Lire aussi : Open Arms débarque à Majorque avec une migrante miraculée et deux cadavres

Depuis le sauvetage, le navire de l'ONG, l'Open Arms, est resté patrouiller au large de la Libye. Mais il attend aussi des indications sur le port où débarquer les 87 migrants.

"N'importe où mais pas en Italie", a déjà prévenu sur Twitter le ministre italien de l'Intérieur, Matteo Salvini. Lors de ses deux dernières opérations, l'Open Arms avait dû emmener les migrants secourus en Espagne.

La fermeté de M. Salvini n'empêche cependant pas les arrivées sur les côtes italiennes, via l'Algérie, la Tunisie et la Turquie.

Ces dernières heures, un total de 135 Tunisiens à bord de 13 embarcations ont débarqué sur l'île de Lampedusa, a annoncé le ministre lui-même en rappelant que conformément à un accord avec Tunis, ils seraient tous renvoyés "dans les prochains jours".

Mais la police italienne a aussi intercepté 14 Algériens sur une embarcation au sud de la Sardaigne, et vu arriver à Siracuse (Sicile) 25 personnes parties il y a une semaine de Turquie à bord d'un voilier turc conduit par deux passeurs ukrainiens.

Ces flux sont longtemps apparus marginaux par rapport à ceux venant via la Libye, mais ils restent réguliers. Une partie de ces migrants se perdent dans la nature à leur arrivée, et ceux enregistrés représentent plus du tiers des 18.800 arrivées par mer recensées par le ministère de l'Intérieur depuis janvier.

Avec AFP

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