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Les journalistes sénégalais se dotent d'un tribunal des pairs

Les membres du tribunal des pairs posent devant la maison de la presse à Dakar, le 23 septembre 2020. (VOA/Seydina Aba Gueye)

Au Sénégal, le conseil pour l'observation des règles d'éthique et de déontologie dans les médias (CORED) a procédé à l'installation des membres du tribunal des pairs ce mercredi 23 septembre.

Pour ce mandat de 3 ans, cette juridiction composée en majorité de professionnels des médias en activité ou à la retraite aura la tâche de réguler le secteur avec des prérogatives beaucoup plus large.

Lancé en 2014, le tribunal des pairs avait jusqu'à présent les mains liées dans beaucoup de domaines mais avec le nouveau code de la presse, l'instance bénéficie d'un champ d'action beaucoup plus large.

Mame Less Camara, journaliste et membre du tribunal des pairs depuis sa création détaille la nouvelle approche. "Auparavant le CORED était une association qui n’avait pas le droit de prendre des décisions et de les porter contre un journaliste par exemple", explique-t-il.

Maintenant que les choses ont changé, poursuit Mame Less Camara: "Les articles 53 et 54 du nouveau code de la presse donnent autorité au tribunal des pairs de suspendre des journalistes de retirer des cartes de presse et même radier des journalistes pour faire en sorte qu'ils restent dans une ligne éthique telle que recommandée".

La presse façonne les opinions, prépare le citoyen à opérer les bons choix et exige des gouvernants le respect de leurs engagements. C'est l'avis du journaliste Mamadou Thior, Président du CORED. Pour lui, cette posture donne au journaliste une place centrale qu'il faut préserver.

"Quelles que soient les circonstances, les professionnels du secteur restent encore attachés à leur indépendance et au droit du public à l’information. Nous suscitons forcément de la méfiance parfois de la défiance et de la médisance auprès de certains d’autres nous admirent et sont prêt à tout pour nous donner l’information", affirme-t-il. Le Président du CORED est convaincu que la voie de l’autorégulation "peut aider à tirer la profession vers le haut" au plus grand bénéfice du public.

Du côté des autorités étatiques on assure que le CORED répond à une volonté de responsabiliser les acteurs des médias qui ont exprimé le souhait d'avoir un organe de régulation autonome. Demba Faye, directeur de cabinet du ministre de la Culture et de la Communication se dit optimiste.

"Cette instance satisfait une forte attente des professionnels des médias qui comme nous le savons tous acceptent plus en matière d’honneur professionnel la juridiction de leurs pairs", se souvient-il. Pour appuyer son argumentaire, il convoque les propos que Mame Less Camara avait tenus lors du lancement du tribunal des pairs en 2014 présidé par le chef de l’État Macky Sall.

Le journaliste affirmait qu’avec le tribunal des pairs "devrait s’ouvrir une nouvelle page dans la régulation du travail des journalistes non pas par les pouvoirs publics ou une quelconque autre autorité mais exclusivement par les professionnels du secteur eux-mêmes".

Après plusieurs années d'existence, le tribunal des pairs du conseil pour l'observation des règles d'éthique et de déontologie dans les médias (CORED) devrait franchir une étape avec ce nouveau mandat durant lequel il aura les coudées franches pour veiller au respect des bonnes pratiques dans les médias.

L'instance pourra s'appuyer sur une équipe de 12 membres dont 5 femmes et une batterie de sanctions pouvant aller jusqu'à la radiation du journaliste.

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Le Montana, premier Etat américain à interdire TikTok

Le gouverneur républicain du Montana, Greg Gianforte, signe une loi interdisant Tik Tok dans l'État, le mercredi 17 mai 2023.

TikTok appartient au groupe chinois ByteDance, et de nombreux élus américains pensent que la plateforme permet à Pékin d'espionner les utilisateurs.

Le gouverneur du Montana a promulgué mercredi la loi qui bannit TikTok dans cet Etat américain, marquant le début d'une probable bataille juridique jusqu'à Washington, où le Congrès envisage d'interdire la populaire application dans tout le pays.

"Pour protéger du Parti communiste chinois les données personnelles et privées des utilisateurs, j'ai banni TikTok dans le Montana", a tweeté Greg Gianforte, le gouverneur républicain de cet Etat du nord-ouest, qui compte un peu plus d'un million d'habitants.

TikTok appartient au groupe chinois ByteDance, et de nombreux élus américains pensent que la plateforme de vidéos courtes et divertissantes, fréquentée par 150 millions d'Américains, permet à Pékin d'espionner et de manipuler les utilisateurs. L'application l'a toujours nié.

Controverse autour de l'application TikTok: démenti de la Chine
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Le parlement du Montana avait adopté mi-avril un texte qui ordonne aux magasins d'applications mobiles (Apple et Google) de ne plus distribuer TikTok à partir du 1er janvier 2024. Les entreprises concernées risquent des amendes de 10.000 dollars par jour à chaque infraction, mais les utilisateurs ne seront pas inquiétés.

Cette loi "enfreint les droits des citoyens du Montana" en matière de liberté d'expression, a réagi une porte-parole de TikTok mercredi, évoquant le premier amendement de la Constitution américaine.

"La constitutionnalité de ce texte sera décidée dans les tribunaux. Nous allons continuer à nous battre pour les utilisateurs et créateurs de TikTok dans le Montana", avait-elle déclaré avant le vote.

Outre la question des données et de la désinformation, les élus reprochent à TikTok des effets néfastes sur la santé des plus jeunes (addiction, dépression). Certains représentants démocrates leur ont rétorqué que d'autres réseaux sociaux, comme Instagram, mériteraient d'être régulés sur tous ces sujets.

La puissante association de défense des droits civiques ACLU a aussi accusé l'Etat de censure.

"Avec cette interdiction, le gouverneur Gianforte et le parlement du Montana piétinent la liberté d'expression de centaines de milliers d'habitants du Montana qui se servent de cette application pour s'exprimer, trouver des informations et promouvoir leur petite entreprise, au nom du sentiment anti-chinois", a déclaré mercredi Keegan Medrano, un responsable de la branche locale de l'ACLU, cité dans un communiqué.

La loi serait invalidée si TikTok venait a être racheté par une entreprise américaine (ou d'un pays non ennemi des Etats-Unis).

La Maison Blanche a incité TikTok à chercher ce type de solution si elle veut pouvoir rester dans le pays.

L'administration de Joe Biden discute avec le Congrès de plusieurs projets de lois visant à interdire l'application, alors que les décrets déjà pris par son prédécesseur Donald Trump en ce sens avaient échoué.

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