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Des traitements anti-Ebola testés sur des volontaires en Afrique


Des travailleurs de la santé à Monrovia (AP)
Des travailleurs de la santé à Monrovia (AP)

Selon MSF, des patients contaminés par le virus ont entamé ces derniers jours un traitement au brincidofovir, du laboratoire Chimerix, dans un dispensaire de Monrovia.

MONROVIA (Reuters) - Des organisations humanitaires ont commencé à administrer des traitements expérimentaux contre la fièvre Ebola à des volontaires au Liberia et en Guinée. C'est la première fois que ces médicaments sont ainsi testés en Afrique contre la fièvre hémorragique qui a fait plus de 8.000 morts depuis mars 2014.

L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a donné son feu vert dès le mois d'août dernier à ces traitements mais il a fallu plusieurs mois pour les obtenir et en organiser la distribution.

Médecins sans frontières (MSF) a annoncé mardi que des patients contaminés par le virus avaient entamé ces derniers jours un traitement au brincidofovir, développé par le laboratoire de Caroline du Nord Chimerix, dans un dispensaire de Monrovia.

Le Dr Jake Dunning de l'université d'Oxford, qui supervise ces essais, a déclaré que ce médicament antiviral s'était révélé efficace en laboratoire sur des cellules infectées par le virus.

"Ce que nous ne savons pas encore, c'est s'il sera efficace contre Ebola sur les humains. C'est pour cette raison que nous devons mener des essais cliniques", a-t-il expliqué.

En Guinée, où l'épidémie en cours s'est déclarée il y a près d'un an, des essais ont également débuté dans deux centres de traitement contre la fièvre hémorragique, à Guéckédou et Nzerekore.

Le médicament testé est l'Avigan, ou favipiravir, développé par le laboratoire japonais Toyama Chemical, filiale de Fujifilm. Conçu au départ contre la grippe, ce traitement a été administré en décembre dans un hôpital suisse à un médecin cubain ayant contracté le virus en Sierra Leone. Il a survécu.

Isabelle Defourny, de l'Alliance pour l'action médicale internationale, espère que ce traitement permettra de faire baisser le taux de mortalité, actuellement de 60%.

"Ce taux élevé de mortalité est tragique pour les populations et complique encore la lutte contre l'épidémie car les patients, en l'absence de traitements efficaces, hésitent à venir dans les centres, ce qui se comprend", a-t-elle dit.

Le groupe pharmaceutique Johnson & Johnson a par ailleurs annoncé mardi le début des essais cliniques d'un vaccin expérimental.

Les premiers résultats du brincidofovir sont attendus en février et ceux du favipiravir à la fin mars.

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