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Des tabous empêchent les Mozambicains à se faire dépister du cancer de la prostate


Des agents de la santé à l'hôpital provincial de Matola, au Mozambique.
Des agents de la santé à l'hôpital provincial de Matola, au Mozambique.

Au Mozambique, dans la ville de Nampula, l'urologue Osmany Leon, met en garde sur la nécessité de prévenir et d'éliminer les tabous qui empêchent les hommes d'adhérer au dépistage du cancer de la prostate. Il prévient que le pays risque de connaître plusieurs cas de la maladie dans un futur proche.

Le médecin soutient qu’actuellement le cancer de la prostate est parmi les principaux cancers qui entraînent la mort d'hommes à partir de 40 ans dans le pays.

Selon le autorités de la santé au Mozambique, le cancer de la prostate est l'un des plus courants et l'une des principales causes de décès par cancer chez les hommes de plus de 40 ans. L'un des défis pour contrôler la maladie est le dépistage et le traitement, en cas de diagnostic. Mais peu d'hommes se rendent à l'unité de santé pour se faire dépister, par peur, honte et tabous.

“Beaucoup d'hommes ont réellement peur. Je ne sais pas si c'est un mythe ou des cas réels, mais beaucoup ont cette peur”, soutient Cortencio Juloho, un résident de Nampula.

Carlos Sabila, un autre résident de la ville témoigne, en ces termes: “Je ne suis jamais allé au centre de santé pour faire une analyse, jamais”.

En novembre 2022, plusieurs campagnes de mobilisation ont été menées pour l'adhésion aux examens de dépistage. Et ici à Nampula, lors d'un tel événement, seuls 300 hommes sont venus à l'hôpital, parmi lesquels 5 ont été diagnostiqués, explique l'urologue Osmany Leon, affecté à l'hôpital central de Nampula.

Il y a des tabous sur les hommes qui disent que je suis un homme, je ne peux pas faire l'examen rectal. Et puis il attrape une maladie, un cancer de la prostate et dit 'Docteur, je veux vivre, j'ai besoin de vivre, je veux voir mon fils, ma famille' mais le docteur il ne peut rien faire d'autre parce que le cancer a été diagnostiqué à un stade tardif, une période avancée de la maladie et c'est très difficile”, regrette l’urologue Leon Osmany.

“Ainsi, l'un des objectifs que nous voulons en ces journées mondiales sur le cancer de la prostate, est de faire prendre conscience de l'importance du dépistage précoce pour le diagnostic précoce du cancer de la prostate”, ajoute-t-il.

Les professionnels de la santé s'inquiètent du fait que la plupart des patients se rendent à l'hôpital à un stade avancé de la maladie. Cela rend difficile le contrôle de la maladie; laissant ainsi les hommes dans des conditions d’urgence, regrette le docteur Leon Osmany.

Chaque homme de plus de 40 ans devrait subir un examen de la prostate au moins une fois par an. Cela ne vous enlève pas votre masculinité, mais cela a un grand avantage car vous ne vous retrouverez pas avec le cancer, le HVP ou toute autre maladie qui attaque un homme. Ce que nous recherchons en médecine, c'est la prévention, la médecine du futur, la médecine préventive”, conseille le docteur Leon Osmany.

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