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Des perspectives économiques en berne pour le Royaume-Uni


Le ministre des Finances du Royaume Uni Philip Hammond à Manchester, Grande Bretagne, 2 octobre 2017.
Le ministre des Finances du Royaume Uni Philip Hammond à Manchester, Grande Bretagne, 2 octobre 2017.

Les pouvoirs publics britanniques ont nettement abaissé leurs prévisions économiques pour le pays jusqu'en 2021, au moment où l'économie est confrontée à l'impact du Brexit et à une productivité plus faible que prévu.

Tour d'horizon des nouvelles estimations concoctées par l'Office for Budget Responsibility (OBR), l'institut chargé des prévisions officielles, et dévoilées mercredi par le ministre des Finances Philip Hammond lors de la présentation de son budget.

- CROISSANCE -

L'OBR se montre nettement plus pessimiste pour l'activité économique à partir de 2017 et jusqu'en 2021. Elle s'attend à une croissance de 1,5% en 2017 (contre 2,0% prévu en mars lors du dernier budget) et de 1,4% en 2018 (contre 1,6%).

La croissance devrait encore ralentir à 1,3% en 2019, année qui sera marquée en mars par la sortie officielle du Royaume-Uni de l'UE, ainsi qu'en 2020, avant se reprendre un peu à 1,5% en 2021.

La hausse du produit intérieur brut atteignait encore 2,2% en 2015 et 1,8% en 2016.

L'économie est actuellement freinée par la baisse du pouvoir d'achat des Britanniques à cause d'une inflation accélérée par la dépréciation de la livre, elle-même provoquée par les doutes sur le Brexit.

La sortie de l'UE a également pour conséquence de peser sur les décisions d'investissement des entreprises qui attendent d'y voir plus clair sur les futures relations entre Londres et Bruxelles.

- PRODUCTIVITE -

Pour l'OBR, les incertitudes du Brexit vont surtout peser au cours des deux prochaines années, et ses prévisions ont été dégradées surtout en raison des moins bonnes perspectives de progression de la productivité.

M. Hammond a lui-même prévenu que "malheureusement, (la) performance (du pays) concernant la productivité continue de décevoir", avec pour conséquence de pénaliser la croissance.

L'OBR a revu en baisse ses prévisions de productivité, problème endémique au Royaume-Uni et qui le distingue de nombre de ses voisins européens. Plusieurs facteurs expliquent ce retard, en particulier le manque d'investissement des entreprises.

La hausse de la productivité devrait tourner autour de 1% dans les années qui viennent, loin de l'objectif initial d'un retour vers les 2% après des années de stagnation.

- DEFICIT -

Selon l'OBR, le déficit public va reculer progressivement et devrait permettre au gouvernement de le ramener sous 2% du produit intérieur brut en 2020-2021 comme il s'y est engagé depuis l'automne 2016. Il devrait diminuer plus vite que prévu jusqu'en 2018-2019 mais baisser moins vite qu'attendu à partir de 2019-2020.

Pour expliquer ce moindre recul du déficit, l'OBR indique qu'après des années d'austérité, "le gouvernement a choisi de proposer un cadeau budgétaire" en augmentant la dépense publique ce qui se fera sentir surtout autour de 2019-2020, à travers des baisses d'impôts et davantage d'investissement.

Le retour à l'équilibre budgétaire était quant à lui voulu autour de 2025 mais M. Hammond n'y a fait aucune mention explicite lors de son discours.

- MARGES DE MANŒUVRE -

"Je réaffirme notre promesse de responsabilité budgétaire et notre engagement envers les dispositions budgétaires que j'ai présentées à l'automne dernier", à savoir un déficit sous 2% en 2020-2021, a déclaré le chancelier.

"Mais désormais je choisis d'utiliser une partie de la marge de manoeuvre que j'avais alors établie", pour réduire la dette, aider les services publics et baisser les impôts, a-t-il expliqué.

Malgré tout, cela laisse encore une marge de manoeuvre théorique que M. Hammond a chiffré à 14,8 milliards de livres en 2020-2021 correspondant à la différence entre l'objectif des 2% et le niveau de 1,3% attendu.

Compte tenu de la faiblesse de la croissance et des quelques largesses que s'est autorisé le ministre, cette somme est près de deux fois moindre que celle qui pouvait être envisagée en mars dernier pour parer aux imprévus du Brexit.

Avec AFP

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