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Des mercenaires au Nigeria dans la lutte contre Boko Haram


Des soldats de l'armée tchadienne patrouillent en véhicules à Gambaru, Nigéria, le 4 février 2015.
Des soldats de l'armée tchadienne patrouillent en véhicules à Gambaru, Nigéria, le 4 février 2015.

Des responsables de l’armée nigériane ont effectivement confirmé jeudi à la Voix de l’Amérique que des soldats étrangers s’engagent déjà au Nigeria dans des combats à la fois aériens et au sol contre le groupe extrémiste. Tous se sont exprimés sous anonymat.

Des mercenaires étrangers originaires d'Afrique du Sud et d’anciennes républiques soviétiques comme l’Ukraine, sont sur le territoire nigérian pour appuyer l’offensive contre Boko Haram.

Un soldat nigérian a même vu quelques-uns de ces étrangers à bord d’avions de combat décollant de l’aéroport de Maiduguri.

Un peu plus loin, près de la ville de Bama, les mercenaires et les troupes nigérianes planifiaient ensemble cette semaine une opération commune contre le groupe armé, a confié un caporal à la VOA.

Cependant par manque de communication, un officier nigérian a fini par ouvrir le feu sur deux véhicules blindés conduits par ceux que le caporal appelle des "soldats blancs", pris pour des hommes de Boko Haram.

L’un des conducteurs a été tué, et l'offensive finalement annulée.

Les mercenaires Sud-Africains, eux, s’en vont en guerre seuls, ne veulent pas être aux côtés des militaires nigérians, d’après un sergent de l’armée nigériane.

Des pilotes sud-africains ont également été vus en missions de combat à bord d’appareils nigérians ou de leur propre pays. Rappelez-vous : cette semaine un militaire privé sud-africain a été tué dans le nord-est du Nigeria mais aucun commentaire de Pretoria.

Cette confirmation de la présence des mercenaires prend à contrepied les déclarations officielles du gouvernement nigérian.

Dans un entretien exclusif à La Voix de l’Amérique, le président Goodluck Jonathan avait lui-même déclaré mercredi que ces militaires étrangers étaient des instructeurs et techniciens.

Ils conseillent l'armée nigériane, surtout en matière d’utilisation du matériel militaire provenant d'Afrique du Sud, de la Russie et de l'Ukraine.

Quoi qu’il en soit, la nouvelle fait grincer des dents au Nigeria, un pays qui se rend aux urnes à la fin de ce mois.

La campagne électorale est rude. Le candidat Jonathan est au coude-à-coude avec son principal rival Muhummadu Buhari.

Le gouvernement a déjà été critiqué après les incursions des armées du Niger et du Tchad sur le territoire nigérian pour combattre Boko Haram.

Et maintenant la présence de soldats sud-africains ou encore d'Europe orientale, c’est-à-dire, hors de la région – n’arrange pas du tout les choses.

Les détracteurs du chef de l’Etat nigérian n’hésitent pas, encore une fois, à remettre en question l'efficacité de son régime dans la lutte contre Boko Haram.

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