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Des journalistes africains réunis autour d’un festival sur la liberté d’expression

Des participants à la clôture de l’édition, Ouagadougou, le 15 novembre 2021.

Au Burkina Faso, la 9e édition du Filep, le Festival international de la liberté d’expression et de presse, a pris fin le week-end dans la capitale burkinabè. Cette édition s’est penchée sur la résilience des médias au service des citoyens africains. Des participants sont venus de plus de 20 pays.

Durant quatre jours à Ouagadougou les participants au 9e festival international de la liberté d’expression et de presse (Filep) ont abordé les conditions de travail des journalistes en Afrique. Des médias face aux défis sanitaires, sécuritaires économiques et numériques.

"J’ai vu des journalistes qui ont demandé à leurs confrères de se remettre en cause parce que le rôle du journaliste, ce n’est pas d’être un mercenaire politique, mais de faire preuve de discernement avant toute diffusion de l’information. Nous sommes dans un monde où chacun est à la course du buzz", a indiqué Kadidia Fofana, une journaliste venue du Mali qui est à sa première participation au Filep.

"Ça a permis aux participants d’échanger et de voir la situation au niveau de chaque pays. Quand vous prenez aujourd’hui la situation sécuritaire pour celui qui vient du Niger, du Mali, du Burkina, on a la même préoccupation, peut-être celui qui vient de la RDC ou du Ghana n’a pas une totale connaissance de ce que nous nous vivons au quotidien", a déclaré Souleymane Bra Oumarou, un journaliste nigérien.

Des trophées du prix africain du journalisme d’investigation, à Ouagadougou, le 15 novembre 2021. (VOA/Lamine Traoré)
Des trophées du prix africain du journalisme d’investigation, à Ouagadougou, le 15 novembre 2021. (VOA/Lamine Traoré)

Il y a eu au cours des travaux des recommandations.

Des participants à la 9e édition du Filep ont lancé ce qu’ils appellent "l’appel de Ouagadougou". Une invite aux chefs d'Etat de la CEDEAO à la réouverture diligente des frontières terrestres avec un dispositif de contrôle sanitaire similaire à celui appliqué dans les aéroports afin d'atténuer la souffrance des populations.

" On a demandé aux chefs d’Etat africains d’ouvrir urgemment les frontières d’autant plus que ce sont les populations à la base qui souffrent le plus de ce martyr là parce que les grands, entre guillemets, ont la possibilité de voyager à travers les avions", a dit Inoussa Ouédraogo, directeur de publication du journal " Bendré ", membre du comité de pilotage du Centre national de presse Norbert Zongo, l’un des coordinateurs du Filep.

Le Filep 2021, ce sont 200 participants venus de plus de 20 pays d’Afrique et d’Europe, selon les organisateurs. L’édition a pris fin avec la remise du prix africain du journalisme d’investigation qui récompense les meilleurs journalistes d’investigation sur le continent.

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Tunisie: haro sur une série télévisée diffusée pendant le ramadan

ARCHIVES - Des clients regardent la télévision dans un cybercafé à Tunis, en Tunisie, le 20 septembre 2021

Le ministre tunisien de l'Education a violemment critiqué vendredi une série diffusée pendant le ramadan, accusée de ternir l'image de l'école tunisienne, et deux avocats ont présenté un recours en justice pour arrêter sa diffusion.

La polémique a éclaté dès la diffusion jeudi soir sur la chaîne privée El Hiwar Ettounsi du premier épisode du feuilleton "Falloujah", qui reprend le nom de la ville irakienne érigée en symbole de résistance dans le monde arabe pour avoir été un bastion des rebelles sunnites hostiles à la présence militaire américaine après l'invasion de 2003.

Réalisée par la Tunisienne Sawssen Jemni, la série retrace le quotidien d'un groupe de lycéens, leur comportement envers leurs enseignants et les relations difficiles de certains d'entre eux avec leurs parents.

Dans l'une des scènes, une nouvelle enseignante, après avoir été draguée par des élèves en classe, découvre à sa sortie de l'école sa voiture taguée avec l'inscription "Welcome to Fallujah". Dans une autre, un dealer remet dans la cour de l'école des comprimés d'ecstasy à des élèves qui les revendent ensuite à des camarades.

Le ministre de l’Education Mohamed Ali Boughdiri a qualifié cette série de "mascarade" dans une déclaration à une radio locale, affirmant avoir alerté la cheffe du gouvernement Najla Bouden. "Nous allons prendre toutes les mesures nécessaires pour arrêter cette mascarade qui a offensé les familles" et "porte atteinte à tout le système éducatif et nuit considérablement à l'image de l’école tunisienne", a-t-il dit.

Deux avocats ont de leur côte déposé un recours auprès du tribunal de première instance de Tunis réclamant l'arrêt immédiat du feuilleton. "Cette série porte délibérément atteinte aux moeurs et au système éducatif par la diffusion d'obscénités", ont notamment écrit dans leur requête les avocats Saber Ben Ammar et Hssan Ezzedine Diab.

La Fédération de l'enseignement secondaire, un puissant syndicat, a violemment critiqué la série qui "porte gravement atteinte aux enseignantes et aux enseignants" et appelé le ministère de l'Education à enquêter "sur les circonstances qui ont permis son tournage par une chaîne privée dans une école publique".

Le secrétaire général de ce syndicat, Lassaad Yaacoubi, a affirmé de son côté que le ministère de l’Education avait approuvé le tournage en échange du don à l'établissement par la chaîne de "quelques meubles" utilisés pendant sa réalisation.

Sexe et amour au Maroc en 2.0
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Le patron de TikTok prêt à défendre l'application au Congrès américain

Le logo TikTok est visible sur un téléphone portable devant un écran d'ordinateur qui affiche l'écran d'accueil de TikTok, le samedi 18 mars 2023, à Boston.

Le patron de TikTok, Shou Chew, va défendre devant le Congrès américain jeudi les efforts de sa plateforme pour protéger les données des utilisateurs face à des élus qui l'accusent d'attenter à la sécurité nationale, selon son discours mis en ligne mercredi.

Shou Chew va être auditionné par une puissante commission parlementaire, alors que la populaire application du groupe chinois ByteDance risque l'interdiction totale aux Etats-Unis.

"Laissez-moi vous le dire sans équivoque: ByteDance n'est pas un agent au service de la Chine ou de tout autre pays", prévoit de dire le dirigeant, d'après son discours préliminaire publié sur le site de la Chambre des représentants.

Aux États-Unis, un projet de loi visant à bannir TikTok
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"TikTok va rester une plateforme pour la liberté d'expression et ne sera manipulée par aucun gouvernement", va-t-il insister. De nombreux élus américains, de droite comme de gauche, estiment que le réseau social permet à Pékin d'accéder aux données confidentielles des utilisateurs.

Certains craignent aussi que l'application ne serve de cheval de Troie au Parti communiste chinois pour manipuler l'opinion. Et la plateforme, comme ses concurrentes, se voit régulièrement accuser de présenter des risques pour la santé mentale et physique des enfants et adolescents, de l'addiction aux défis dangereux comme le "jeu du foulard".

Le patron singapourien va défendre les efforts passés et présents de TikTok pour mieux protéger les données des utilisateurs américains, la question la plus pressante s'il veut éviter une interdiction. L'entreprise a déjà dépensé environ 1,5 milliard de dollars pour la mise en place du "Project Texas", qui consiste à n'héberger ces données qu'aux Etats-Unis, sur des serveurs du groupe texan Oracle.

"Plus tôt ce mois-ci, nous avons commencé à supprimer toutes les données américaines stockées sur des serveurs qui n'appartiennent pas à Oracle", doit préciser Shou Chew. Grâce à cette filiale ad hoc de TikTok, USDS, "il est impossible pour le gouvernement chinois d'y accéder ou de forcer (l'entreprise) à lui donner accès". Il compte aussi mentionner que les utilisateurs américains représentent 10% de leur base mondiale, mais 25% des visionnages.

Mardi, il s'est félicité d'avoir dépassé les 150 millions d'utilisateurs mensuels aux Etats-Unis, mais a regretté que "les politiques parlent d'interdire TikTok", dans une rare intervention directe sur la plateforme. C'est la première fois que Shou Chew sera entendu par le Congrès américain. Le PDG du réseau social chinois avait été reçu à Bruxelles début janvier pour échanger avec plusieurs hauts responsables européens.

Kenya: 43 modérateurs de Facebook licenciés portent plainte contre Meta

Dans cette photo d'illustration de fichier prise le 28 octobre 2021, montre une personne utilisant Facebook sur un smartphone devant un écran d'ordinateur affichant le logo META à Los Angeles. – Le propriétaire de Facebook, Meta,

En décembre 2022, une ONG kényane et deux citoyens éthiopiens ont déposé plainte au Kenya contre Meta, accusant la plateforme de ne pas assez combattre la haine en ligne et réclamant la création d'un fonds de 1,6 milliard de dollars pour en indemniser les victimes.

Quarante-trois modérateurs de Facebook licenciés en janvier ont annoncé porter plainte au Kenya contre Meta, maison mère du réseau social, notamment pour "licenciement illégal", selon un communiqué publié lundi. Meta, qui englobe également Instagram et WhatsApp, a entrepris de réduire ses effectifs de près de 25% en moins de six mois, symbole des difficultés traversées par le secteur de la tech.

"En janvier, 260 modérateurs de contenu travaillant au centre de modération de Facebook à Nairobi, au Kenya, ont été informés qu'ils seraient licenciés par Sama, la société d'externalisation qui gère le bureau depuis 2019. Du jour au lendemain, ces modérateurs effectuant un travail essentiel pour l'Afrique de l'est et du sud ont perdu leur emploi", selon le communiqué.

"43 modérateurs du centre de modération de Facebook à Nairobi portent plainte contre la société de médias sociaux et ses sous-traitants pour avoir licencié l'ensemble de la main-d'œuvre et pour avoir mis sur liste noire tous les travailleurs licenciés", poursuit le communiqué. Contactée, Meta n'a pour l'heure pas donné suite aux sollicitations de l'AFP. Après avoir affiché une croissance insolente depuis sa création, Facebook, devenu Meta fin 2021, souffre, depuis l'an dernier, du ralentissement de la publicité en ligne.

Le Parlement européen réclame la libération du journaliste tunisien Noureddine Boutar

ARCHIVES - Des journalistes tunisiens participent à une manifestation à l'occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse à Tunis, le 3 mai 2013.

Le Parlement européen a exhorté les autorités tunisiennes à "libérer immédiatement" le journaliste Noureddine Boutar et "les autres personnes détenues arbitrairement", dénonçant la "dérive autoritaire du président Saied".

Dans une résolution adoptée jeudi à une très large majorité, le Parlement européen se dit "profondément préoccupé par la dérive autoritaire du président Saied et par son instrumentalisation de la situation socio-économique désastreuse de la Tunisie pour renverser la transition démocratique historique du pays". Les eurodéputés demandent à ce qu'il soit "mis fin à la répression en cours à l'encontre de la société civile".

Ils exhortent le chef de la politique étrangère de l'UE Josep Borrell et les États membres à dénoncer publiquement la grave détérioration de la situation des droits humains en Tunisie et réclament la suspension des programmes spécifiques de soutien de l'UE aux ministères de la Justice et des Affaires intérieures.

Début février, les autorités ont lancé un coup de filet contre des personnalités dont plusieurs ex-ministres, des hommes d'affaires connus comme Kamel Eltaïef, et le directeur de Radio Mosaïque, la plus écoutée de Tunisie, Noureddine Boutar. Le président les a qualifiés de "terroristes", les accusant de "complot contre la sécurité de l'Etat".

Cette vague d'arrestations, sans précédent depuis le coup de force du président Saied qui s'est octroyé tous les pouvoirs depuis le 25 juillet 2021, a été décrite par Amnesty International comme une "chasse aux sorcières motivée par des considérations politiques". Dans sa résolution, le Parlement européen condamne par ailleurs fermement "le discours raciste du président Saied contre les migrants subsahariens et les attaques qui ont suivi".

Le 21 février, M. Saied avait affirmé que la présence de "hordes" d'immigrés clandestins originaires d'Afrique subsaharienne était source de "violence et de crimes" et relevait d'une "entreprise criminelle" visant à "changer la composition démographique" du pays. A la suite de ces propos, de nombreux immigrés ont été la cible d'agressions et des centaines d'entre eux ont demandé à leurs ambassades à être rapatriés dans leur pays.

Soudan du Sud: libération de deux journalistes arrêtés après la diffusion d'une vidéo virale sur le président

ARCHIVES - Le président Soudan du Sud, Salva Kiir, s'adresse à la session d'ouverture du Parlement à Juba, le 30 août 2021.

Deux journalistes sud-soudanais arrêtés en janvier après la diffusion d'une vidéo suggérant que le chef de l'Etat Salva Kiir urinait sur lui ont été libérés, a déclaré mercredi à l'AFP le président de l'Union des journalistes du Soudan du Sud (UJOSS), exigeant la libération de deux autres confrères.

Sept journalistes de la télévision publique South Sudan Broadcasting Corporation (SSBC) avaient été interpellés en janvier. Trois journalistes ont depuis été libérés. Ils avaient été arrêtés dans le cadre d'une enquête après la diffusion d'une vidéo, devenue virale en décembre sur les réseaux sociaux, laissant supposer que le chef de l'Etat, âgé de 71 ans, était en train d'uriner sur lui lors d'une cérémonie officielle.

La vidéo montre Salva Kiir, vêtu de son chapeau noir et en costume gris clair, avec une tâche sombre qui se répand sur sa jambe gauche. Mardi, "deux journalistes ont été remis en liberté, Victor Ladu et Mustapha Osman", s'est félicité Patrick Oyet, président de l'UJOSS.

"Nous demandons toujours au gouvernement la libération de Garang John et Jacob Benjamin qui sont encore derrière les barreaux", a-t-il poursuivi, appelant les autorités à "respecter la loi". "S'il y a une affaire, les journalistes doivent être traduits en justice, sinon ils doivent être libérés", a exhorté M. Oyet.

Le Soudan du Sud, pays enclavé d'Afrique de l'Est, pointe à la 128e place du classement de l'ONG Reporters sans frontières (RSF) en matière de liberté de la presse. RSF affirme que "la liberté de la presse est très précaire au Soudan du Sud, où les menaces et intimidations à l’encontre des journalistes et médias sont permanentes et où la censure règne".

Après avoir obtenu son indépendance du Soudan en 2011, le Soudan du Sud, plus jeune Etat de la planète, a sombré dans une guerre civile entre les ennemis jurés Riek Machar et Salva Kiir, qui a fait près de 400.000 morts et des millions de déplacés entre 2013 et 2018. Un accord de paix signé en 2018 prévoit le principe d'un partage du pouvoir au sein d'un gouvernement d'union nationale, avec M. Kiir au poste de président et M. Machar à celui de vice-président.

Mais il reste largement inappliqué, en raison des querelles persistantes entre les deux rivaux, laissant le pays en proie à la violence à l'instabilité chronique. L'ONU et la communauté internationale accusent régulièrement les dirigeants sud-soudanais de maintenir un statu quo, d'attiser les violences, de réprimer les libertés politiques et de détourner les fonds publics.

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