Liens d'accessibilité

Dernières nouvelles

Des jeunes en colère tuent 11 musulmans après l'attaque d'une église au Nigeria


Des fidèles dans le bâtiment incendié de l'église catholique Saint-Pierre lors d'une attaque dans l'État de Benue, Nigeria, 10 mai 2016.
Des fidèles dans le bâtiment incendié de l'église catholique Saint-Pierre lors d'une attaque dans l'État de Benue, Nigeria, 10 mai 2016.

Onze musulmans haoussa ont été tués par une foule en colère à Makurdi, dans la capitale de l'Etat de Benue (centre du Nigeria), en représailles à l'attaque d'une église ayant fait 18 morts.

"Nous avons perdu 11 des nôtres dans cette crise, et cinq blessés ont été hospitalisés", a déclaré à l'AFP Rilwanu Adamu, conseiller pour les affaires islamiques au gouvernorat de Benue.

Les attaques ont eu lieu dans différents quartiers de la ville et le bilan pourrait encore augmenter, certaines victimes dont les corps ont été "calcinés", n'ayant pas encore été retrouvées, a-t-il précisé.

>> Lire aussi : Deux prêtres et au moins 16 fidèles assassinés dans une église au Nigeria

Un cordonnier a été attaché derrière une moto et "traîné par terre jusqu'à ce que mort s'ensuive", a-t-il raconté.

"Ils ont également rasé les deux mosquées du marché de Makurdi après avoir tué un vendeur de poulet", a ajouté M. Adamu. "Nous vivons dans la peur maintenant".

Les cinq blessés ont été secourus par des militaires avant d'être lynchés.

Mardi, deux prêtres catholiques et 16 fidèles ont été tués dans l'attaque d'une église attribuée à des éleveurs nomades pendant une messe de funérailles à Mbalom, village situé à une cinquantaine de kilomètres de Makurdi selon la police.

>> Lire aussi : La situation sécuritaire, le grand dilemne de Buhari pour se faire réélire au Nigeria

Des centaines de jeunes en colère sont alors descendus dans les rues de la capitale régionale pour protester après les tueries, s'en prenant à la minorité musulmane, en majorité des commerçants haoussa n'ayant aucun lien avec le conflit pastoral qui secoue la région.

Les Etats du centre du Nigeria sont régulièrement touchés par des affrontements meurtriers pour l'accès à la terre et à l'eau entre agriculteurs sédentaires de confession chrétienne et éleveurs nomades, majoritairement peuls et musulmans, accusés de saccager les fermes agricoles avec leurs troupeaux.

>> Lire aussi : Les médias rappelés à l'ordre après les violences pastorales au Nigeria

Ce conflit séculaire pour les ressources, aggravé par l'explosion démographique dans le pays le plus peuplé d'Afrique (180 millions d'habitants) prend depuis plusieurs mois une tournure identitaire et religieuse.

Selon un rapport de septembre 2017 de l'International Crisis Group, plus de 2.500 personnes ont ainsi été tuées au Nigeria en 2016.

Avec AFP

XS
SM
MD
LG