Liens d'accessibilité

Dernières nouvelles
RDC

Des experts onusiens plaident pour un "désarmement réel" au Kasaï


Soldats de la Monusco dans un village du district de Kamonia, l'une des zones les plus touchées par les conflits dans la région du Kasaï, RDC, 24 octobre 2017.
Soldats de la Monusco dans un village du district de Kamonia, l'une des zones les plus touchées par les conflits dans la région du Kasaï, RDC, 24 octobre 2017.

Des experts de l'ONU chargés du suivi de l'application des recommandations formulées après des violences meurtrières au Kasaï, dans le centre de la RDC, ont plaidé vendredi pour l'organisation d'"un désarmement réel" des miliciens qui rendent les armes, dans une conférence de presse.

Après la proclamation de Félix Tshisekedi comme vainqueur de la présidentielle du 30 décembre, plusieurs centaines de miliciens Kamuina Nsapu responsables avec les forces de sécurité et d'autres milices des violences ayant causé la mort de 3.000 personnes, dont deux experts de l'ONU, ont commencé à déposer volontairement des armes.

"Ces mouvements spontanés indiquent la voie à suivre. Il faut organiser un désarmement réel en prenant toutes les précautions nécessaires pour que ces armes ne soient plus utilisées, pour que les combattants ne se sentent pas obligés de retourner aux combats", a déclaré Bacre Waly Ndiaye, le chef de l'équipe des experts.

"Apparemment ce mouvement d'accompagnement fait défaut", a déploré M. Bacre Waly Ndiaye puisque certains miliciens peuvent avoir rendu "un gourdin alors qu'ils gardent des lance-roquettes dans leurs maisons".

Les deux experts nommés par le Haut commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme ont pour mission d'évaluer et de faire rapport sur la mise en oeuvre par les autorités congolaises des recommandations formulées par l'ONU sur la situation dans la région du Kasaï.

Ces experts déplorent le fait que les poursuites en justice ne concernent que les miliciens Kamuina Nsapu, laissant dans l'impunité les miliciens des autres groupes.

Ces experts promettent de plaider auprès des autorités congolaises et de la mission de l'ONU au Congo (Monusco), pour la poursuite du désarmement des autres miliciens, "les démobiliser, les réintégrer dans les communautés, les cantonner ou les éloigner".

Fin février, au moins 19 miliciens, qui s'étaient volontairement désarmés dans une localité du Kasaï, avaient été tués par l'armée, faute d'une prise en charge appropriée par les autorités.

Ces experts onusiens recommandent aux autorités de "ne pas remettre" les miliciens qui avaient participé aux violences dans les rangs des forces de sécurité.

Entre septembre 2016 et octobre 2017 quatre provinces du centre de la RDC (Kasaï, Kasaï-central, Kasaï-oriental et Lomami) avaient basculé dans des violences meurtrières avec l'insurrection de la milice politico-mystique Kamuina Nsapu, du nom d'un chef coutumier tué dans une opération des forces de sécurité contre sa résidence le 12 août 2016.

XS
SM
MD
LG