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Des employés d'un centre bombardé assurent qu'ils ne produisaient pas d'armes chimiques en Syrie


Un soldat syrien filme les dégâts au centre de recherche scientifique syrien après les frappes militaires américaines, britanniques et françaises à Barzé, près de Damas, Syrie, 14 avril 2018.
Un soldat syrien filme les dégâts au centre de recherche scientifique syrien après les frappes militaires américaines, britanniques et françaises à Barzé, près de Damas, Syrie, 14 avril 2018.

Des gants en plastique et des masques médicaux jonchent le sol parmi un amas de décombres. Des employés du centre de recherche syrien détruit quelques heures plus tôt par des frappes occidentales assurent qu'ils ne produisaient aucune arme chimique.

Dans le quartier de Barzé du nord-est de Damas, une odeur de brûlé et des colonnes de fumée se dégagent des ruines d'un bâtiment de trois étages totalement effondré.

Des employés se sont dépêchés aux premières heures de la journée pour inspecter les lieux après avoir appris la nouvelle.

Dans la nuit, les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni ont frappé trois sites liés au programme d'armement chimique du régime de Bachar al-Assad, accusé d'avoir mené une semaine auparavant une attaque chimique meurtrière dans une ville rebelle près de Damas.

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"S'il y avait des armes chimiques, nous ne serions pas ici", affirme, ironique, Said Said, un ingénieur qui travaillait dans le centre.

"Je suis ici depuis 05H30... et je suis en pleine forme et ne tousse même pas!", lance-t-il à l'AFP, lors d'une visite de presse organisée par le ministère syrien de l'Information.

"Nous menions ici des travaux de recherche et de développement dans la production pharmaceutique et l'industrie chimique civile", soutient-il.

Pour les Occidentaux, le bâtiment visé à Barzé abritait "un centre de recherche, de développement, de production et de test de la technologie d'armement chimique et biologique" du régime syrien.

"Grâce à Dieu, il n'y a pas eu de victimes civiles. Le bâtiment était vide lorsqu'il a été visé", dit M. Said.

Médicaments et jouets

Le régime syrien a dénoncé une "agression barbare et brutale" des Occidentaux, qui l'accusent d'être responsable de l'attaque présumée aux "gaz toxiques" le 7 avril à Douma, ancien bastion rebelle près de Damas, qui a fait plus de 40 morts, selon des secouristes locaux.

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Damas et son allié russe ont nié toute responsabilité, dénonçant des "fabrications" et une "mise en scène" des rebelles.

En bombardant le site de Barzé, "nous avons atteint le cœur du programme d'armes chimiques syrien", a affirmé un haut responsable du Pentagone, le général Kenneth McKenzie.

Ces frappes occidentales ont coïncidé avec le début d'une enquête menée à Douma par l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), qui a assuré qu'elles n'allaient pas entraver ses investigations.

M. Said, qui se présente comme le responsable du département spécialisé dans la peinture et le plastique, ne comprend pas pourquoi le centre de Barzé a été pris pour cible.

"C'était un laboratoire d'analyse où s'effectuaient des tests sur des produits chimiques utilisés dans les produits alimentaires, les médicaments et les jouets pour enfants. On y produisait également des médicaments contre le cancer ou des antidotes au venin de scorpion et de serpent", assure M. Said.

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Et selon lui, les enquêteurs de l'OIAC avaient déjà visité ce centre et "confirmé qu'il ne produisait aucune arme chimique".

"Ils s'installaient et travaillaient dans nos laboratoires et nous avons entièrement coopéré avec eux", explique-t-il.

Avec AFP

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