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Des "centaines" de militaires déployés par le Pentagone à la frontière avec le Mexique


Un garde-frontière surveille Tijuana, au Mexique, le 13 juin 2013.
Un garde-frontière surveille Tijuana, au Mexique, le 13 juin 2013.

Malgré la fatigue croissante, les migrants honduriens ont repris jeudi leur périple depuis Mapastepec, dans le sud du Mexique, en direction des Etats-Unis, qui s'apprêtent à déployer 800 militaires à la frontière pour les stopper.

Ces milliers de Honduriens, qui fuient la violence et la misère dans leur pays, sont partis à l'aube de cette localité de l'Etat du Chiapas (sud) en direction de Pijijiapan, une ville de 50.000 habitants, située à environ sept heures de marche.

La "caravane" doit encore parcourir plus de 3.000 km pour atteindre la frontière des Etats-Unis, ce qui devrait lui prendre environ un mois et demi, selon leurs calculs.

La majorité des migrants progressent à pied sur un trajet qui longe la côte Pacifique mexicaine, certains portant des enfants sur les épaules, quelques-uns même en chaise roulante. Quand ils le peuvent, certains migrants montent sur des camions ou des motos-taxis pour s'épargner quelques kilomètres d'efforts.

"J'ai besoin de me faire opérer, je veux le faire aux Etats-Unis car dans mon pays personne ne m'aide", confie Sergio Caceres, 40 ans, dans une chaise roulante que pousse un ami rencontré dans la caravane. Il espère retrouver de l'autre côté de la frontière deux soeurs qui lui envoient régulièrement de l'argent pour subsister.

L'ONU estime qu'environ 7.000 personnes font partie de la caravane qui a quitté le 13 octobre le Honduras. Les migrants progressent en masse pour des raisons de sécurité sur un périple qu'ils savent dangereux.

"Nous voulons arriver sains et saufs. Nous savons que ce pays est dangereux, mais au Honduras, c'est encore pire, ils tuent pour rien", explique José Anibal Mejia, 27 ans, tout en avançant sur la route avec sa fille de huit ans.

"Tous les Honduriens qui sont ici veulent vivre le rêve américain", dit-il.

Lui et sa famille travaillaient dans une plantation de café au Honduras. Mais l'entreprise a fait faillite à la suite de la destruction d'une récolte par un parasite, ce qui les a poussés à partir.

800 militaires américains

En pleine campagne pour les élections législatives de mi-mandat, le président américain Donald Trump tempête depuis plusieurs jours contre ces migrants, dénonçant un "assaut".

Le Pentagone doit déployer 800 militaires à la frontière avec le Mexique, pour apporter un soutien logistique, ont indiqué jeudi à l'AFP deux responsables américains.

Des migrants traversent le fleuve pour entrer au Mexique (vidéo)
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Ces troupes de l'armée régulière, qui pourraient être envoyées depuis plusieurs bases militaires du pays, viendront renforcer les plus de 2.000 réservistes de la Garde nationale déjà sur place depuis le printemps.

"Les lois adoptées par les démocrates font qu'il est difficile pour nous de stopper des gens à la frontière", a tweeté jeudi Donald Trump.

"J'envoie l'armée pour cette urgence nationale. Ils seront stoppés!", a-t-il ajouté.

Les renforts comprendront des médecins et des ingénieurs et apporteront principalement un soutien logistique et matériel, dont des tentes et des véhicules.

Le ministre américain de la Défense Jim Mattis doit officialiser jeudi le nouveau déploiement, a précisé un responsable du Pentagone.

Le président américain Donald Trump avait auparavant menacé de couper les aides versées aux pays d'Amérique centrale qui n'ont pas bloqué ces migrants et critiqué les autorités mexicaines pour leur passivité.

Après avoir tenté de stopper la caravane à la frontière avec des policiers anti-émeute, le Mexique laisse désormais progresser la "caravane" sur son sol, parfois escortée par des policiers fédéraux et surveillée depuis des hélicoptères.

"Le Mexique n'a pas à faire le sale boulot pour les États-Unis", avait justifié mardi soir sur CNN l'ancien ministre mexicain des Affaires étrangères, Jorge Castaneda.

Selon le gouvernement mexicain, 1.743 personnes faisant partie de la caravane ont déposé une demande d'asile au cours des derniers jours.

Plus de 1.500 enfants sont présents dans la colonne, d'après les associations humanitaires.

Avec AFP

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